Synthèse du 5ème jour de guerre en Ukraine
Lourds bombardements à Kharviv et pluie de sanctions sur la Russie

Au cinquième jour de la guerre en Ukraine, Kiev reste selon les autorités ukrainiennes «l'objectif principal» des forces russes, qui ont aussi bombardé violemment la deuxième ville du pays, Kharkiv, tuant onze civils, selon les autorités régionales.
Publié: 28.02.2022 à 23:24 heures
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Dernière mise à jour: 01.03.2022 à 08:29 heures
Une première session de pourparlers pour la paix se sont tenus entre les délégations russe et ukrainienne en Biélorussie. N'ayant pas abouti, un «deuxième round» de discussions a été évoqué.
Photo: AFP

Des délégations russe et ukrainienne se sont rencontrées au Bélarus, pour la première fois depuis le début de l'invasion, avant de rentrer pour «consultations» dans leur capitale respective. Elles ont convenu d'un «deuxième round» de pourparlers.

Le président russe Vladimir Poutine a rappelé ses exigence lors d'un échange avec son homologue français Emmanuel Macron, président en exercice de l'Union européenne: reconnaissance de la Crimée en tant que territoire russe, démilitarisation et «dénazification» de l'Ukraine.

L'armée ukrainienne résiste

Le président ukrainien a exhorté l'Union européenne à intégrer «sans délai» son pays «via une nouvelle procédure spéciale».

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Sur le terrain, l'armée ukrainienne a affirmé avoir repoussé plusieurs tentatives des forces russes de prendre d'assaut les abords de Kiev.

De son côté, l'armée russe a accusé le pouvoir ukrainien d'utiliser les civils comme «boucliers humains».

Bombardements meurtriers à Kharviv

Au moins onze personnes ont été tuées dans des bombardements russes sur des quartiers résidentiels de Kharkiv, deuxième ville du pays située à la frontière avec la Russie, a annoncé le gouverneur régional lundi après-midi, disant craindre des «dizaines de morts».

Dans la matinée, l'armée russe a revendiqué la «suprématie aérienne» sur toute l'Ukraine.

La France a annoncé le transfert de son ambassade en Ukraine de Kiev à Lviv, dans l'ouest du pays, du fait des «risques et des menaces» qui pèsent sur la capitale ukrainienne. Les Etats-Unis, le Canada et Israël avaient déjà opéré ce transfert.

Le ministre de la Défense britannique, Ben Wallace, a estimé que la menace nucléaire brandie dimanche par Vladimir Poutine avait pour but d'«impressionner» mais ne constituait pas un «changement significatif» de la stratégie russe en matière de dissuasion.

Le monde n'a «rien à gagner» d'une nouvelle Guerre froide, a soutenu la Chine lors d'une session extraordinaire d'urgence de l'Assemblée générale des Nations unies consacrée à l'invasion russe en Ukraine. Le pays, qui se refuse à condamner la Russie pour cet acte, a appelé lundi à la désescalade.

La Suisse prend position

Dans une conférence de presse extraordinaire, le Conseil fédéral a annoncé lundi reprendre toutes les sanctions énoncées par l'Union européenne.

Parmi elles, l'accueil sans passeport des réfugiés, l'interdiction d'entrée pour cinq oligarques et des sanctions financières ont été citées.

Sanctions économiques internationales contre la Russie

Washington a interdit avec effet immédiat toute transaction avec la banque centrale russe, a annoncé le département du Trésor avant l'ouverture des marchés américains.

Dans les faits, cette décision, en lien avec des sanctions similaires prises par de nombreux alliés des Etats-Unis, va limiter très fortement la capacité de Moscou à utiliser ses abondantes réserves de devises pour acheter du rouble.

Face aux sanctions, la devise russe a battu lundi des records historiques de faiblesse vis-à-vis du dollar et de l'euro.

Les oligarques contre Vladimir Poutine

Le fondateur du géant de l'aluminium Rusal Oleg Deripaska a réclamé la fin du «capitalisme d'Etat» en Russie, disant attendre «des clarifications» du gouvernement sur sa politique économique face à la crise provoquée par les sanctions occidentales.

Un autre oligarque, Oleg Tinkov, fondateur de la banque Tinkoff, a jugé «impensable et inacceptable» que «des innocents meurent chaque jour» en Ukraine.

Dimanche, c'est le milliardaire russe Mikhaïl Fridman qui a dénoncé la guerre en Ukraine dans une lettre aux employés de son fonds LetterOne.

L'un des hommes les plus riches de Russie, l'oligarque Roman Abramovitch, a lui «été contacté par l'Ukraine pour aider à trouver une solution et s'évertue à aider depuis», a indiqué à l'AFP sa porte-parole.

Fermetures en série des espaces aériens

La Russie a annoncé restreindre les vols de compagnies aériennes de 36 pays en réponse à la fermeture de l'espace aérien de nombreux États aux avions russes.

La Suisse a de son côté fermé son espace aérien à la Russie. Les vols de la compagnie Swiss n'effectueront plus de liaison avec la Russie jusqu'à la fin mars.

Un bilan incertain

Le bilan du conflit jusqu'ici reste incertain. L'Ukraine a fait état de 352 civils tués et 2040 blessés depuis jeudi. Elle a aussi affirmé que plusieurs milliers de soldats russes ont péri, tandis que la Russie n'a fourni aucun chiffre.

L'ONU a indiqué lundi avoir enregistré 102 civils tués, dont 7 enfants, et 304 blessés, mais a averti que les chiffres réels «sont considérablement» plus élevés.

Plus de 500'000 personnes ont quitté l'Ukraine pour se réfugier dans plusieurs pays limitrophes depuis le déclenchement de l'offensive russe jeudi, selon le Haut Commissariat de l'ONU aux réfugiés.

L'UE a dit s'attendre à plus de sept millions de personnes déplacées.

Pluie de sanctions sportives

En plus des sanctions économiques et les ruptures de contrat, les mondes du football, du basket et du hockey, pour ne citer qu'eux, ont pris des mesures punitives contre la Russie.

Parmi les plus discutées lundi, la décision d'exclure la Russie de la Coupe du monde de football par la FIFA a créé de vives réactions.

Le Comité international olympique (CIO) a lui recommandé de bannir Russes et Bélarusses des compétitions sportives.

(ATS/Blick)

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