C'est un message pour le moins surprenant et offensif qui a été déposé vendredi sur Twitter. Il ne vient pas de nulle part: c'est Dmitri Rogosin, chef de l'Agence spatiale russe en personne, qui menace de «faire tomber la Station spatiale internationale» en cas de poursuite des sanctions occidentales.
L'homme politique de 58 ans, ancien ambassadeur de la Russie auprès de l'OTAN, a publié une série de messages dans lesquels il appelle les Occidentaux à «éviter que les sanctions ne leur tombent sur la tête, pas seulement au sens figuré».
Dmitri Rogosin réagissait au fait que les sanctions américaines en représailles à l'invasion de l'Ukraine par la Russie pourraient affecter le programme spatial russe, «en tout dernier recours». «Si vous bloquez la coopération entre nous, qui sauvera l'ISS (ndlr: la station internationale) d'un largage incontrôlé au-dessus des États-Unis ou de l'Europe?», a-t-il interrogé. Il a aussi évoqué l'éventualité de larguer la structure de «500 tonnes» sur l'Inde ou la Chine. «Vous voulez menacer ces pays avec une telle perspective?»
Russes, Européens et Américains
Scott Pace, directeur du Space Policy Institute à l'Université George Washington dans la capitale américaine, a déclaré à l'agence de presse AP que les opérations de l'ISS n'avaient jusqu'à présent «pas été affectées» par l'invasion russe en Ukraine, ni par la réaction de la communauté internationale: «À moins qu'il n'y ait une confrontation militaire encore plus importante, je ne pense pas que cela va se produire. Ou alors en tout dernier recours.»
L'ISS a été lancée en 1998 en tant que partenariat international entre cinq pays, dont le Canada, les États-Unis et la Russie. Le premier équipage de la station — un astronaute américain et deux cosmonautes russes — s'entendait bien, selon les rapports. Ils ont ouvert une fois les portes de la station et se sont serré la main, même si les centres de contrôle de mission des deux pays se sont parfois heurtés à des directives différentes pour les scientifiques. Actuellement, quatre astronautes de la NASA, deux cosmonautes russes et un astronaute européen se trouvent sur la station spatiale.