«Le Président de la République a nommé Mme Elisabeth Borne Première ministre et l'a chargée de former un gouvernement», a déclaré la présidence dans un communiqué. «C'est le choix de la compétence au service de la France, d'une femme de conviction, d'action et de réalisation», a expliqué par ailleurs l'Elysée.
Grande favorite selon plusieurs sources gouvernementales, la ministre du Travail Elisabeth Borne devrait gravir le perron de l'hôtel Matignon lundi soir pour prendre ses nouvelles fonctions et assurer la passation de pouvoir.
Emmanuel Macron avait assuré il y a une semaine à Berlin qu'il savait déjà le nom de son prochain Premier ministre, doté selon lui d'un profil «social», «écologique» et «productif».
Classe politique «machiste»
Après un weekend dominé par les noms des anciennes ministre Catherine Vautrin (ex-LR), Valérie Létard (centriste) ou Marisol Touraine (ex-PS), c'est celui de la ministre du Travail, Elisabeth Borne, qui bruissait parmi plusieurs conseillers de l'exécutif lundi après-midi.
Cette technicienne tenace, jugée loyale, est perçue par la macronie comme ayant fait ses preuves au gouvernement pendant tout le dernier quinquennat, des Transports au Travail en passant par l'Ecologie.
Outre l'avantage d'être une femme, cette ancienne directrice de cabinet de Ségolène Royal a également le mérite d'appartenir à l'aile gauche de la macronie, un atout à l'heure où s'annoncent de nouvelles réformes sociales, à commencer par «la mère des batailles» sur les retraites.
Plaçant «la justice sociale et l'égalité des chances» au coeur de ses combats, l'hypothèse de sa nomination était toutefois vue avec circonspection par certains lieutenants d'Emmanuel Macron, jugeant le profil de cette ingénieure devenue préfète «pas assez politique», alors qu'elle doit affronter pour la première fois le suffrage universel lors des législatives de juin dans le Calvados.
Une femme à Matignon? Edith Cresson, la seule à avoir occupé le poste (1991-1992), a souhaité dans le JDD «beaucoup de courage» avec une classe politique «machiste».
Les critiques fusent déjà
Pour l'adversaire d'Emmanuel Macron au second tour de l'élection présidentielle, Marine-Le Pen, le président français «poursuit sa politique de saccage social», en nommant Elisabeth Borne à ce poste.
Le leader de la France Insoumise Jean-Luc Mélenchon s'est également montré virulent sur Twitter en classant l'ex-Ministre du Travail «parmi les figures les plus dures de la maltraitance sociale».
(AFP/ATS)
