«Nous serons toujours à vos côtés», a assuré le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, après un entretien avec le Premier ministre, au sixième jour d'un conflit déclenché par une attaque massive du Hamas en Israël.
A lire sur Israël
«Tout comme l'EI a été écrasé, le Hamas sera écrasé», a affirmé Netanyahu, laissant présager une offensive terrestre à Gaza contre le Hamas, qui a lancé le 7 octobre cette attaque sans précédent et détient depuis 150 otages.
Environ 1200 Israéliens ont été tués dans l'offensive du Hamas. Du côté palestinien, dans la bande de Gaza, les autorités locales ont décompté 1417 morts. La majorité des victimes sont des civils. L'armée israélienne a annoncé avoir bombardé depuis samedi avec 4000 tonnes d'explosifs l'enclave contrôlée par le Hamas, organisation classée «terroriste» par les Etats-Unis et l'Union européenne.
Blinken au Qatar
Le 7 octobre à l'aube, en plein Shabbat, le repos juif hebdomadaire, et au dernier jour des fêtes de Souccot, des centaines de combattants du Hamas s'étaient infiltrés en Israël depuis la bande de Gaza à bord de véhicules, par les airs et la mer. Ils ont tué plus d'un millier de civils dans cette attaque d'une violence extrême et d'une ampleur inédite depuis la création d'Israël en 1948.
Après l'attaque, l'armée a affirmé avoir récupéré les corps de 1500 combattants palestiniens infiltrés.
Israël a riposté en déclarant une guerre pour détruire le Hamas, déployant des dizaines de milliers de soldats autour de la bande de Gaza, dans le sud du pays et à sa frontière nord avec le Liban.
Anthony Blinken doit rencontrer jeudi soir en Jordanie le roi Abdallah II et vendredi le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas qui a rejeté le «meurtre de civils des deux côtés» et exigé «la fin immédiate de l'agression» contre le peuple palestinien. Vendredi également, M. Blinken est attendu au Qatar pour des discussions sur le Hamas, avant d'aller en Arabie saoudite, en Egypte et aux Emirats arabes unis.
Solidarité
Les présidentes de la Commission et du Parlement européen doivent se rendre en Israël vendredi. Les cheffes de la diplomatie allemande et française, Annalena Baerbock et Catherine Colonna, s'y rendront également, respectivement vendredi et dimanche.
L'offensive du Hamas a déclenché une vague condamnation à l'étranger ainsi qu'un immense élan de solidarité en Israël.
Netanyahu a montré jeudi à Blinken les photos abominables des bébés tués et brûlés par les monstres du Hamas», selon son bureau. Dans un communiqué, le Hamas a nié avoir commis des atrocités, accusant Israël de «désinformation».
Le mouvement islamiste a par ailleurs enlevé plusieurs dizaines d'Israéliens, étrangers et binationaux, de tous âges, qu'il menace d'exécuter. Le ministre israélien de l'Energie, Israël Katz, a affirmé jeudi que son pays n'autoriserait pas l'entrée de produits de première nécessité ou d'aide humanitaire à Gaza tant que le Hamas n'aura pas libéré les otages.
«Echec impardonnable»
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a indiqué être en contact avec le Hamas pour œuvrer à la libération des otages.
Sur le plan politique, alors qu'un gouvernement d'urgence et un cabinet de guerre ont été enteriné jeudi soir par le Parlement, le chef de l'opposition israélienne Yaïr Lapid a accusé le cabinet de Netanyahu d'un «échec impardonnable» pour ne pas être parvenu à empêcher l'attaque.
Alors qu'Israël a décrété un «siège complet» de la bande de Gaza, déjà sous un blocus terrestre, aérien et maritime depuis 2007, Blinken a dit jeudi avoir parlé à Israël des «besoins humanitaires» dans ce territoire. Dans la bande de Gaza, les 2,4 millions de Palestiniens sont désormais privés d'approvisionnements en eau, en électricité et en nourriture, coupés par Israël.
Le porte-parole du secrétaire général de l'ONU Stéphane Dujarric a fait état d'une situation humanitaire «désastreuse qui devient chaque jour plus grave», soulignant la nécessité de livrer le plus vite possible de l'aide pour les Gazaouis.
Alors que les appels se multiplient pour que l'Egypte voisine autorise un passage sécurisé pour les civils en provenance de la bande de Gaza, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a affirmé que les habitants de Gaza devaient se montrer «inébranlables» et «rester sur leur terre».
Israël «prêt sur tous les fronts»
A Gaza, où plus de 338'000 personnes ont été déplacées par les frappes selon l'ONU. Les concentrations de troupes à la frontière font craindre une offensive terrestre sur l'enclave. Une perspective terrifiante de combats au coeur d'une ville à l'extrême densité de population, dans des souterrains et en présence d'otages.
Le président iranien Ebrahim Raïssi a appelé les «pays musulmans et arabes» à «se coordonner» pour «stopper les crimes» d'Israël contre Gaza. L'Iran soutient financièrement et militairement le Hamas, mais affirme ne pas être impliqué dans l'attaque de samedi.
«Nos ennemis doivent savoir que nous sommes prêts sur tous les fronts», a déclaré pour sa part le porte-parole en chef de l'armée israélienne Daniel Hagari.
Signe des tensions autour d'Israël, les échanges de tirs sont fréquents depuis samedi de part et d'autre de la frontière libanaise avec le Hezbollah pro-iranien, allié du Hamas et de la Syrie.
Des frappes aériennes israéliennes ont mis jeudi hors service les deux principaux aéroports de Syrie, celui de Damas et celui d'Alep (nord). Par ailleurs, un homme a ouvert le feu jeudi soir à Jérusalem-Est sur un poste de police israélien, blessant deux policiers, dont l'un grièvement, avant d'être «neutralisé», selon la police.
(ATS)