Seul dans sa tranchée, il s'apprêtait à être capturé par les Russes. «Gloire à l'Ukraine», a crié ce soldat — ses derniers mots: une seconde à peine après, il perdait la vie, criblé de balles par ses ennemis.
L'exécution de Timofey Shadura, diffusée lundi par tous les médias du monde entier, a suscité une vive vague d'émotion. Les soutiens de l'Ukraine ont tenté d'en faire une icône de la résistance.
Pendant ce temps, en Russie, ce qui semble être un crime de guerre est fêté, notamment sur Telegram. «On devrait faire ça avec chacun d'entre eux. S'il vous plaît, encore!», encourage un Russe. Plusieurs messages regrettent un gaspillage de munitions. «Nous aurions dû lui tirer une seule fois dans l'abdomen et le laisser là», écrit un utilisateur de Telegram.
De la propagande ukrainienne?
Dans un autre canal de propagande russe, on s'inquiète du tollé mondial que suscite la vidéo: «Quiconque ne regarde pas la guerre avec des lunettes roses sait que de telles scènes existent dans tous les camps, dans toutes les guerres. C'est normal.»
Tandis que certains célèbrent la mort d'un Ukrainien, d'autres estiment qu'il s'agit d'une mise en scène, une «provocation de la part de l'Ukraine afin d'accuser le Kremlin». Andreï Medvedev, cadre supérieur de la télévision d'État russe, est ainsi persuadé qu'il s'agit d'une opération pilotée par les «guerriers de l'information ukrainiens», qui auraient forcé le soldat à crier «Gloire à l'Ukraine».
Aux côtés du président ukrainien Volodymyr Zelensky, le secrétaire général de l'ONU Antonio Gutteres a quant à lui déclaré mercredi que «les récentes images choquantes d'un soldat ukrainien apparemment sommairement tué sont un autre rappel tragique que les lois de la guerre doivent être strictement respectées». Plus tôt dans la journée, le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a indiqué que la vidéo «semble authentique».