Ses bitcoins y sont enterrés
Un Britannique traine une déchetterie en justice afin de devenir millionnaire

En 2013, James Howells a vu son disque dur rempli de 8000 bitcoins atterrir dans une déchetterie. Une somme qui équivaut aujourd'hui à un demi-milliard de francs. Depuis, le Britannique tente par tous les moyens de récupérer son précieux. Il a décidé de porter plainte.
Publié: 18.03.2024 à 18:59 heures
Depuis des années, le Britannique James Howells regarde avec nostalgie la décharge de la ville galloise de Newport. C'est en effet là que sa fortune de 480 millions de francs suisses est enterrée... sous la forme d'un disque dur d'ordinateur portable avec pas moins de 8000 bitcoins dessus.
Photo: DUKAS
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Nicola Imfeld

Il devait être un homme refait. En lieu et place, il a jeté sa fortune à la poubelle. Depuis des années, le Britannique James Howells regarde avec nostalgie la décharge de la ville galloise de Newport. C'est en effet là que sa fortune de 480 millions de francs suisses est enterrée... sous la forme d'un disque dur d'ordinateur portable, avec pas moins de 8000 bitcoins dessus.

Ces dernières semaines, le cours du bitcoin a explosé et a même atteint un nouveau record absolu en mars. James Howells l'a donc plus que jamais en travers de la gorge, comme il l'a déclaré au «Daily Mail»: «C'est un peu comme si vous tiriez votre ballon de foot par-dessus la clôture de votre voisin. C'est toujours votre ballon de foot.» 

Le hic, c'est que la municipalité de Newport a jusqu'à présent interdit à Jamex Howell l'accès à la décharge. Il a maintenant entamé des démarches juridiques – une décennie après le début du cauchemar.

Méga-récompense pour la ville

A l'époque, en 2013, l'ingénieur informatique avait rangé le disque dur contenant les bitcoins dans un tiroir après avoir vidé une boisson sur son ordinateur portable. L'histoire aurait donc pu s'arrêter là. Mais lors d'un nettoyage profond de sa maison, son ex-petite amie aurait rempli un bac à ordures. Elle y aurait glissé le disque dur plein de bitcoins, acquis à l'époque pour presque rien. 

Ce n'est que plusieurs mois plus tard que le Britannique se rend compte de sa mésaventure. Il contacte immédiatement la municipalité et tente de la convaincre de lancer une grande opération de recherche. Sans succès. Même avec de grandes promesses de récompense, la ville a systématiquement fait la sourde oreille. Une position totalement injustifiée aux yeux de James Howells: «Imaginez à quel point ce serait formidable si tout le monde dans la ville recevait quelques centaines de livres.»

Ses offres de récompense ont augmenté à chaque explosion du prix de la cryptomonnaie. En 2021, le Britannique a encore doublé la mise: «Je suis prêt à augmenter mon offre à 25%. Cela représenterait plus de 50 millions de livres!» Selon ses dires, il aurait souhaité investir cet argent dans un fonds Covid à destination des habitants de la ville.

Le Britannique fait la sourde oreille

Mais la ville n'a jusqu'à présent rien voulu rien savoir de cette méga-récompense. Un porte-parole de la municipalité s'est exprimé à ce sujet dans un journal britannique: «La chancellerie de la ville a déjà fait savoir plusieurs fois à M. Howells qu'une fouille n'était pas possible en raison de l'absence d'autorisations. De plus, l'impact environnemental serait énorme.» Et d'ajouter: «Les coûts se chiffreraient en millions, sans garantie que le disque dur soit réellement retrouvé ou qu'il fonctionne toujours.»

Malgré tout, James Howells ne veut pas baisser les bras. L'une de ses idées, datant de 2022, avait pourtant de quoi séduire, puisqu'elle impliquait d'envoyer des chiens robots à la recherche du trésor perdu. Dans le «Business Insider», le Britannique avait exposé son plan en détail: il voulait faire fouiller la décharge sur trois niveaux. 

Pour fouiller 110'000 tonnes de déchets, il comptait recourir aux fameux chiens-robots, à des aides humaines, mais aussi à un tapis roulant équipé d'une IA entraînée à reconnaître les disques durs. Pour ce faire, il avait prévu trois ans et onze millions de francs. Un argent qui aurait dû venir, entre autres, de l'investisseur suisse Hanspeter Jaberg. Mais l'idée n'a finalement jamais abouti.

«La municipalité est peut-être contente de le jeter dans une décharge, mais pas moi», déclare James Howells dans le «Daily Mail» au sujet de son trésor de 480 millions de francs. «Ils veulent que je m'en aille et que j'oublie cette affaire, mais comment pourrait-on le faire? Pourquoi devrais-je céder? Tout ce que je veux, c'est avoir une chance de récupérer mon bien.»

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