Selon les données de mercredi de l'entité onusienne, 207 sites ont été affectés par les bombardements ou les tirs, mais aucun faisant partie du patrimoine mondial. La situation est «mauvaise» et «pourrait encore se détériorer», a affirmé à la presse à Genève la responsable des urgences culturelles à l'UNESCO Krista Pikkat.
D'autant plus que le nombre ne relaie que les dommages qui ont pu être authentifiés par son organisation. Par région, Donetsk est la plus affectée. Comme celle de Kharkiv, elle rassemble plus de 50 sites où le conflit a provoqué un impact. Suivent Kiev et Lougansk où une trentaine ou un peu moins ont subi des effets des affrontements.
Devant l'importance de cette situation, l'UNESCO s'appuie depuis des mois sur des images satellites de fournisseurs commerciaux privés analysées à Genève par le centre de l'ONU pour les images satellites (ONUSAT). Cinq à six personnes évaluent ces clichés une fois que l'entité culturelle de l'ONU a envoyé une liste de sites présumés endommagés, établie avec des indications du ministère ukrainien de la culture, les réseaux sociaux ou des partenaires locaux.
Projet-pilote dévoilé
Une photo d'avant impact et une seconde qui montre les effets de celui-ci coûtent environ 500 francs au total, financés par les donateurs de l'UNESCO. Une fois l'authentification faite, des experts d'organisations partenaires tentent de corroborer sur place les dégâts. Actuellement, des clichés avant et après pour quatre sites endommagés sur cinq sont déjà montrables.
Pour faciliter le travail des spécialistes, l'UNESCO lance jeudi pour la première fois une plateforme numérique avec ces photos. Ce projet-pilote dévoilé mercredi à Genève devrait ensuite être accessible d'ici quelques jours au public. Il permet également d'obtenir des indications utiles pour anticiper le rétablissement de certains sites.
«C'est un outil très important pour l'UNESCO», selon Krista Pikkat. L'objectif à long terme est d'élargir ce dispositif à tous les dommages culturels dans les différents pays, dit-elle. En revanche, pas question d'utiliser ces images pour attribuer à une partie au conflit des crimes, mandat qui n'est pas celui de son organisation.
Lutte contre le trafic illégal
Problème, l'analyse des images dépend de la situation météorologique et elle sera plus difficile à mener avec les conditions hivernales, selon un responsable d'ONUSAT. Outre cette évaluation, l'entité culturelle de l'ONU a aussi acheminé du matériel, notamment pour aider les musées.
Un soutien financier est garanti aux artistes ukrainiens, aussi bien en Ukraine que dans d'autres pays. En cas de pillages, des efforts sont menés pour tenter d'empêcher le trafic illégal d'objets culturels. Certaines de ces situations sont observées dans des territoires auxquels la communauté internationale n'a pas accès. Selon les autorités ukrainiennes, les dommages culturels auraient déjà coûté au moins 25 millions de francs, chiffre difficile à authentifier selon l'ONU.
(ATS)