Selon des experts alarmistes
Poutine ne pourrait être stoppé que par la force

Depuis plus de quatre mois, le chef du Kremlin mène une guerre intensive contre l'Ukraine. A priori, la paix ne semble pas (encore) être une option. 22 experts allemands, plutôt alarmistes, sont unanimes: il n'y a que la force qui arrêtera Vladimir Poutine.
Publié: 15.07.2022 à 19:23 heures
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Les experts militaires sont convaincus qu'il n'est pas possible de négocier avec Vladimir Poutine.
Photo: keystone-sda.ch
Guido Felder

22 experts militaires et scientifiques allemands ne voient qu’une seule solution pour stopper l’avancée de Poutine en Ukraine: encore davantage de fermeté.

Dans une tribune publiée dans le journal «Frankfurter Allgemeine Zeitung», les 22 experts sont unanimes: «Il faut augmenter la quantité des livraisons d’armes occidentales» à l’Ukraine, afin que le pays puisse éviter une «paix dictatoriale».

Renforcer les sanctions

Outre les livraisons d’armes, les sanctions devraient être maintenues, estiment-ils. L’OTAN devrait apporter davantage son renfort en Pologne et dans les pays baltes.

Les experts demandent également que l’Europe se renforce militairement de manière générale. Mais pour quelles raisons? Parce que, selon eux, les Etats-Unis seront à l’avenir davantage sollicités dans la région du Pacifique et contre la Chine.

Résurgence de l’impérialisme?

Si l’Ukraine devait capituler, il faudrait s’attendre à ce que Moscou planifie d’autres guerres. C’est en tout cas l’avis de ces experts militaires. Selon eux, l’objectif du chef du Kremlin est le suivant: détruire, ou en tout cas déstabiliser, l’ordre sécuritaire européen.

Les signataires pensent que la Russie a programmé l’offensive depuis longtemps. Cette volonté d’une «résurgence d’un impérialisme russe» ne concernerait pas seulement des attaques militaires contre des Etats voisins, mais également «la destruction des sociétés occidentales», y compris l’OTAN et l’Union européenne.

Les auteurs sont alarmistes. Ils mettent en garde contre une potentielle pénurie de gaz qui pourrait diviser l’Occident. Selon eux, le continent européen doit devenir indépendant des énergies fossiles.

Aucune marge de manœuvre diplomatique

Parmi les signataires figurent l’historien militaire Sönke Neitzel de l’université de Potsdam, l’expert en défense et sur la question russe Gustav Gressel ainsi que plusieurs anciens généraux de l’armée allemande.

Par leur contribution, ils s’opposent à une lettre ouverte d’intellectuels allemands qui, fin juin, avaient appelé à une fin de la guerre aussi rapide que possible dans le journal «Die Zeit».

En Suisse, les conseillers nationaux UDC Magdalena Martullo-Blocher et Roger Köppel ainsi que le conseiller national vert’libéral Martin Bäumle demandent également des négociations avec Vladimir Poutine. Les auteurs de la tribune, eux, ne voient actuellement aucune marge de manœuvre pour une «solution diplomatique sérieuse».

(Adaptation par Mathilde Jaccard)


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