Bilan aggravé à Tchassiv, débats sur le blé...
La situation en Ukraine au 140e jour de combat

Au moins 46 corps ont été retirés des décombres d'un immeuble frappé par Moscou dans le Donbass, alors que des experts ukrainiens, russes et turcs se rencontraient mercredi à Istanbul pour discuter des possibilités d'exportations de céréales depuis l'Ukraine.
Publié: 13.07.2022 à 21:03 heures
Du blé stocké près de Louhansk, en attendant d'être éventuellement exporté.
Photo: SERGEI ILNITSKY

Voici un point de la situation mardi, au 140e jour de la guerre, à partir d'informations des journalistes de l'AFP sur place, de déclarations officielles ukrainiennes et russes, de sources occidentales, d'analystes et d'organisations internationales.

Le bilan de la frappe russe contre un immeuble d'habitation à Tchassiv Iar, dans l'est de l'Ukraine, est monté à 46 morts, ont annoncé mercredi les secours ukrainiens. Jusqu'à présent, il était fait état d'une trentaine de décès.

Des journalistes de l'AFP arrivés sur place dimanche après la frappe avaient vu l'immeuble partiellement effondré, des secouristes et une pelleteuse s'attelant à déblayer les lieux.

Lundi, le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov, avait affirmé que «plus de 300» combattants ukrainiens avaient été tués dans une frappe sur Tchassiv Iar, sans évoquer l'immeuble d'habitation, mais parlant à la place de «missile de haute précision» ayant détruit un «point de déploiement» de l'armée ukrainienne.

Tchassiv Iar, une petite ville de 12'000 habitants, est située dans la région de Donetsk qui constitue l'objectif prioritaire des troupes russes après leur capture revendiquée de la région voisine de Lougansk.

Assauts terrestres et frappes aériennes

La Russie a mené des assauts terrestres mardi au nord de Sloviansk, ville clé de cette région minière devenue objectif prioritaire à venir pour Moscou, mais l'armée ukrainienne affirme l'avoir repoussée, selon l'Institut américain pour l'étude de la guerre (ISW).

«Dans le Donbass, les forces russes vont probablement se concentrer sur la prise de plusieurs petites villes au cours de la semaine à venir, notamment Siversk et Dolyna, aux abords de Sloviansk et de Kramatorsk», celles-ci constituant leurs «principaux objectifs» à ce stade, observe le ministre britannique de la Défense sur Twitter.

Des frappes aériennes et d'artillerie ont également touché les environs de Bakhmout, ville sur le front située à quelques dizaines de kilomètres de Kramatorsk, selon l'armée ukrainienne, citée par l'ISW.

Severodonetsk et Lyssytchansk, tombées ces dernières semaines aux mains des Russes, sont, elles, des villes ravagées du Donbass, où les façades noircies et trouées sont foison, ont constaté des journalistes de l'AFP participant à un voyage de presse organisé par l'armée russe.

Si les lettres massives en béton formant le nom Severodonetsk à l'entrée de cette ville ont été immédiatement repeintes en blanc-bleu-rouge, les couleurs du drapeau russe, les rares habitants croisés y vivent sans électricité ni approvisionnement régulier en eau et en nourriture.

Hôpital touché

Dans le sud de l'Ukraine, 28 roquettes russes ont frappé la ville de Mykolaïv, touchant un hôpital ainsi que des zones résidentielles et tuant au moins cinq personnes, selon Kiril Timochenko, le chef adjoint de l'administration présidentielle ukrainienne.

Le ministère russe de la Défense affirme de son côté avoir «anéanti» 350 soldats ukrainiens et 20 équipements militaires sur le chantier naval de la ville de Mykolaïv «par des missiles air-sol de haute précision», ainsi que 70 autres soldats dans l'est de la ville.

Des experts militaires d'Ukraine, de Russie et de Turquie discutent mercredi à Istanbul des possibilités d'exportations de céréales au départ des ports ukrainiens sous blocus russe.

La plus grande discrétion entoure la tenue de ces discussions à huis-clos entre experts et en présence d'une délégation des Nations unies, que le ministère turc de la Défense entend garder «confidentielles», a-t-il indiqué à l'AFP.

Première rencontre depuis mars

C'est la première fois que des représentants de Moscou et Kiev se rencontrent de visu depuis le 29 mars, un mois après le début de l'invasion russe de l'Ukraine, quand des délégations des deux parties s'étaient retrouvées sur le Bosphore - sans avancée.

Le Brésil de son côté compte acheter autant de diesel qu'il pourra à la Russie malgré son invasion de l'Ukraine et les sanctions qui pèsent sur Moscou, a déclaré mardi à l'ONU le chef de la diplomatie brésilienne, Carlos Alberto Franco França.

Cette déclaration survient après une annonce du président brésilien Jair Bolsonaro - proche de Vladimir Poutine -, selon laquelle un accord est «presque» sur le point d'aboutir à ce sujet avec la Russie, face à l'escalade des prix du carburant et à l'approche de la présidentielle d'octobre au Brésil.

(ATS)

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