Les récits de soldats russes qui refusent d'aller au combat se multiplient, au point que Kiev a créé un canal Telegram intitulé «Je veux vivre». Les Russes qui ne veulent pas se battre peuvent s'annoncer et ensuite se rendre. Environ 2000 demandes auraient déjà été reçues, selon le «Kyiv Independent». Mais la désertion n'est pas si simple.
Certains Russes appellent eux-mêmes l'engagement au front «hachoir à viande». Car, malgré l'assurance donnée par le commandement, à savoir que tous les réservistes reçoivent une bonne solde et une formation approfondie au combat, la vérité sur le front est apparemment tout autre.
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Plus de vingt morts
Ainsi, récemment, à Soloti, non loin de la frontière ukrainienne, des réservistes appartenant à la même unité militaire se sont affrontés. Les hommes se sont tirés dessus et il y aurait eu plus d'une vingtaine de morts en quelques minutes. La raison? La non-volonté de certains de partir au combat sans formation.
Impossible, évidemment, de vérifier ces informations de manière indépendante. Mais de nombreuses sources les corroborent et permettent de se faire une idée de la manière dont les lignes de défense russes sont construites. Tout devant, au plus près des armes ukrainiennes, il y a les forçats. S'ils refusent d'aller affronter le feu ennemi, ils sont pris pour cibles par leurs propres camarades.
Des conversations téléphoniques interceptées confirment que la première ligne est composée de «chair à canon», et que les hommes derrière celle-ci ont l'ordre d'abattre les fuyards. Les différentes lignes sont composées en fonction du rang social... et du «droit» de renoncer au combat.
«S'échapper? C'est impossible»
Derrière les détenus recrutés ces derniers mois en leur faisant miroiter certains privilèges, «il y a nous, les réservistes mobilisés», déclare l'un d'eux dans une conversation interceptée. Ce n'est qu'en troisième ligne que se trouvent les troupes professionnelles régulières.
Selon le récit de l'homme au téléphone, les réservistes en deuxième ligne ont le devoir d'abattre les détenus de la première ligne s'ils désertent. Et la troisième ligne, elle, doit parer à toute défection de la part des réservistes mobilisés. «S'échapper? C'est impossible», résume le réserviste.