Sandrine Rousseau le soutient
Yannick Jadot remporte la primaire écologiste

L'eurodéputé Yannick Jadot a gagné mardi la primaire des écologistes et sera candidat à la présidentielle. Il a battu d'une courte tête Sandrine Rousseau au second tour de ce scrutin en ligne, a appris l'AFP dans l'entourage des candidats.
Publié: 28.09.2021 à 21:41 heures
Yannick Jadot a remporté la primaire écologiste en vue de l'élection présidentielle française (archives).
Photo: YOAN VALAT

Yannick Jadot, 54 ans, a finalement fait parler son statut de favori en obtenant au second tour 51,03% des quelque 104'000 voix exprimées parmi les 122'670 inscrits à ce scrutin en ligne, contre 48,97% pour son adversaire.

Disant son «immense joie» après une «primaire serrée», M. Jadot a estimé qu'il lui faudra pour la campagne présidentielle «être à la hauteur du dérèglement climatique et du chaos social».

Avec le soutien de Sandrine Rousseau

Yannick Jadot, qui s'était effacé lors de la dernière présidentielle derrière le socialiste Benoît Hamon, a promis qu'il défendrait «une société apaisée», «une planète vivante (...) en harmonie, quels que soient nos milieux sociaux, nos aspirations». Il a placé sa confiance dans ceux qui «innovent, inventent, agissent, dans les fermes, dans les entreprises, associations, collectivités».

«Bravo, Yannick Jadot», a de son côté déclaré, avec un sourire timide, la finaliste Sandrine Rousseau. «Vous pouvez compter sur moi pour soutenir la suite», a-t-elle rassuré. Mais de toutefois mettre une forme de pression sur le vainqueur: «Le dérèglement climatique appelle une réponse radicale» et «le temps des demi-mesures et des renoncements est révolu».

Rassembler les écologistes

Yannick Jadot a désormais pour défi de rassembler des écologistes que le premier tour avait grossièrement divisés en quatre blocs. Mais aussi d'imposer sa candidature au sein d'une gauche déjà bien pourvue en aspirants présidents, de l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon à la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo en passant par l'ancien ministre Arnaud Montebourg et le communiste Fabien Roussel.

Au premier tour avec 27,7% des voix, Yannick Jadot avait devancé de peu Sandrine Rousseau (25,14% des voix). Cette dernière avait confirmé sa bonne dynamique médiatique en se qualifiant au détriment de l'ex-ministre Delphine Batho (22,32%), chantre de «la décroissance», et du maire de Grenoble Eric Piolle (22,29%), qui défendait un «arc humaniste» pouvant rassembler toutes les forces de gauche.

Ligne pragmatique

Aucun des deux challengers malheureux n'avait donné de consigne de vote pour le second tour, accentuant le suspense sur les reports de voix. Seul l'entrepreneur Jean-Marc Governatori, dernier au premier tour (2,35%), a appelé à voter pour Yannick Jadot.

Les deux finalistes divergeaient notamment sur la manière de porter l'écologie au pouvoir. Tenant d'une ligne pragmatique, Yannick Jadot met en avant une écologie «de rassemblement» et «de gouvernement». En face, Sandrine Rousseau défendait la «radicalité» et une écologie «qui transforme les modèles de production, sort du productivisme, de la société de consommation».

Le résultat aura une grande incidence sur la gauche. Notamment au sein du Parti socialiste et de la France Insoumise qui espèrent, chacun, attirer les déçus de la primaire. En privé, un cadre PS tacle l'"écologie politique, objet politique non identifié. Est-ce que c'est la décroissance, la cuisine au wok ou l'écologie gestionnaire, on ne sait plus très bien».

(ATS)

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