Soutenue par Melania Trump
Le Congrès américain adopte une loi contre le «revenge porn»

Le Congrès américain a adopté une loi contre le «revenge porn», criminalisant le partage non consenti d'images intimes. Malgré un large soutien, certaines associations s'inquiètent des risques de censure accrue.
Publié: 29.04.2025 à 06:29 heures
Le Congrès américain a adopté une loi contre le «revenge porn», soutenue par Melania Trump.
Photo: KEYSTONE
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AFP Agence France-Presse

Le Congrès américain a définitivement adopté lundi un texte qui criminalise le partage d'images pornographiques à des fins de vengeance, le «revenge porn», alors que certaines associations s'inquiètent que le texte confère aux autorités des pouvoirs accrus de censure.

La proposition de loi, déjà adoptée par le Sénat à l'unanimité en février, a reçu 409 voix pour et seulement deux contre à la Chambre des représentants, et doit désormais être promulguée par Donald Trump. Le président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, a salué une «étape critique dans le combat contre la publication croissante d'images intimes réelles ou 'deepfakes' sans consentement».

«Un message puissant pour nos enfants»

Les «deepfakes» sont de fausses images qui sont souvent réalisées désormais à l'aide d'outils d'intelligence artificielle. Le texte «donne plus de pouvoir et fournit des protections aux victimes d'exploitation sexuelle en ligne», «criminalise la publication non-consentie d'images intimes et impose leur retrait des plateformes en ligne une fois signalées», a-t-il ajouté, en remerciant Melania Trump. La Première dame avait apporté son soutien au texte début mars, lors de l'une de ses rares interventions publiques.

Son adoption consensuelle au Congrès «est un message puissant que nous nous tenons unis pour protéger la dignité, l'intimité et la sécurité de nos enfants», a-t-elle déclaré lundi dans un communiqué de la Maison Blanche.

De plus en plus d'images pornographiques falsifiées, représentant des femmes parfois bien réelles et publiées sans leur consentement, pullulent sur internet, prenant de vitesse les législateurs du monde entier. Quelques Etats américains, dont la Californie et la Floride, ont déjà adopté des lois criminalisant la publication de «deepfakes» sexuellement explicites.

Un risque de censure

Malgré la quasi unanimité au Congrès en faveur du «Take It Down Act», des associations de défense des libertés publiques s'alarment d'une potentielle instrumentalisation par les autorités. «Des changements au texte sont nécessaires pour prévenir la censure» d'images qui ne relèvent pas du partage non-consenti d'images intimes, écrivait en février une coalition d'entre elles dans une lettre ouverte au Congrès.

«Si la protection des victimes face à ces invasions odieuses de l'intimité est un but légitime, les bonnes intentions seules ne suffisent pas à faire une bonne loi», avait estimé aussi estimé l'Electronic Frontiers Foundation, qui dénonçait des «définitions vagues et le manque de garde-fous» qui pourraient mener à la censure.

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