Il est considéré comme l'inventeur du «revenge porn», «vengeance par porno» en français: la nouvelle mini-série Netflix «L'homme le plus détesté d'Internet» raconte l'histoire choquante de l'Américain Hunter Moore, fondateur du portail Internet isanyoneup.com. De son ascension à sa chute, tout le parcours de cet entrepreneur est dévoilé.
Après s'être fait larguer par son ex-petite amie en 2010, le Californien a décidé de venger cet affront à son ego en publiant sur internet les photos nues (plus communément appelées «nudes») qu'il avait d'elle, sans sa permission. La première image suggestive diffusée est vue plus de 14'000 fois.
Campagne de harcélement
En découvrant le succès de son acte malsain, Hunter Moore a décidé d'en faire son business. Dès lors, n'importe qui pouvait diffusé sur isanyoneup.com des photos nues compromettantes d'autres personnes sans leur consentement. Les utilisateurs anonymes pouvaient non seulement exposer leurs victimes, mais aussi y faire figurer des informations intimes.
En conséquence de la diffusion des données personnelles, les victimes étaient confrontées à une vague de messages haineux, de harcèlement et d'insultes. A l'époque, la page web était visitée près de 30 millions de fois par mois. Les nombreux adeptes de Hunter Moore, qui s'appelaient entre eux «The Family», célébraient l'entrepreneur comme une sorte de messie du revenge porn.
La série Netflix en trois parties ne relate pas seulement les crimes de Hunter Moore, mais aussi le combat inlassable de Charlotte Laws, la mère d'une des victimes. Après que Hunter Moore ait refusé de supprimer les images, Charlotte Laws s'est battue sans relâche pour mettre fin aux agissements de l'entrepreneur.
De la prison pour Hunter Moore
Bien qu'il n'ait pas pu être poursuivi à l'époque pour les contenus mis en ligne par d'autres, il s'est avéré, avec l'aide de l'enquête de Charlotte Laws, qu'une grande partie des nudes publiées sur le site avaient été obtenues par un hacker mandaté par Hunter Moore.
En avril 2012, le site Internet tristement célèbre a été fermé. Hunter Moore a été condamné trois ans plus tard à 30 mois de prison. En 2017, celui qui a permis le harcèlement de milliers de personnes a été libéré. Il a publié peu après deux livres: «Make the Internet Great Again» et «Is Anyone Up?».
Les réseaux sociaux – là où Hunter Moore se permettait autrefois tout – sont entre-temps devenus plus restrictifs. Son compte Facebook est bloqué depuis longtemps, et son profil sur Twitter est régulièrement suspendu.
L'un de ses derniers posts témoigne du manque de discernement de Hunter Moore face à ses actes: «Si vous voulez que je m'excuse, je ne le ferai pas. Je ne dois rien à personne.»
(Adaptation par Lliana Doudot)