Alors que le pays se prépare à une riposte attendue d’Israël, l’Iran a ordonné à ses forces armées de se préparer à la guerre, mais aussi d’essayer de l’éviter. La raison, selon le «New York Times»? La cuisante défaite de ses alliés au Liban et à Gaza.
Posons le décor. Quatre responsables iraniens ont déclaré — sous couvert d’anonymat — lors d’entretiens téléphoniques cette semaine que le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, avait demandé à l’armée d’élaborer plusieurs plans militaires pour répondre à la probable attaque israélienne à venir, dévoilent nos confrères. L’ampleur des représailles iraniennes dépendra en grande partie de la gravité des assauts israéliens.
Voici les trois principales tendances qui se dessinent à l’heure où ces lignes sont écrites:
- Si les frappes israéliennes — en réponse aux missiles tirés par l'Iran au début du mois — infligent des dégâts importants et font de nombreuses victimes, l’Iran ripostera.
- Si Israël limite son attaque à quelques bases militaires et entrepôts de missiles et de drones, l’Iran pourrait bien ne rien faire.
- Si Israël frappait des infrastructures pétrolières et énergétiques ou des installations nucléaires, ou s’il assassinait de hauts responsables, une réponse militaire serait certaine.
Les responsables, dont deux membres du Corps des gardiens de la révolution islamique, affirment au quotidien américain de référence que si Israël infligeait des dommages importants, les réponses envisagées incluaient 1000 missiles balistiques. Mais aussi une escalade des attaques perpétrées par des groupes militants iraniens dans la région et la perturbation des approvisionnements énergétiques mondiaux et du transport maritime passant par le golfe Persique et le détroit d’Ormuz.
Garder la face à tout prix
En public, l’Iran soutient qu’il ne veut pas la guerre. Mais des coups militaires punitifs de la part d’Israël constitueraient un défi pour ses dirigeants qui sont déterminés à ne pas paraître faibles et vulnérables aux yeux du monde.
En particulier après l’assassinat par Tsahal de plusieurs dirigeants du Hamas et du Hezbollah, deux groupes soutenus par l’Iran. «En cas d’attaque israélienne, la forme de notre réponse sera proportionnée et calculée», a déclaré le ministre iranien des affaires étrangères, Abbas Araghchi, aux médias russes mercredi, en marge du sommet des BRICS à Kazan, en Russie.
Pour le pays — et la région — les enjeux ne pourraient être plus élevés. Une guerre totale entre l’Iran et Israël aggraverait le chaos, réduirait à néant toute perspective de cessez-le-feu à Gaza et au Liban, et pourrait conduire les Etats-Unis à une action militaire pour soutenir Israël, analyse encore le «New York Times».