La fuite est «profondément inquiétante», déclare un responsable américain à CNN, dimanche 21 octobre. Il faut dire qu'on parle là de la divulgation de documents secrets d'une extrême sensibilité: ils concerneraient les représailles d'Israël contre l'Iran à la suite de l'attaque du 1er octobre dernier révèle la chaîne de télévision. Pour rappel, la République islamique avait envoyé environ 200 missiles balistiques sur Israël, ce qui avait forcé l'Etat hébreu à faire marcher son célèbre système de défense antiaérienne.
Les documents américains datés du 15 et 16 octobre ont commencé à circuler vendredi au sein d'un groupe Telegram pro-iranien. Ils sont estampillés d'un «top secret» et sont uniquement consultables par les «Five eyes», c'est-à-dire les Etats-Unis, l'Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni.
L'arme nucléaire
Les documents décrivent les préparatifs qu'Israël semble mettre en place en vue d'une frappe contre l'Iran. Il serait notamment question pour l'Etat hébreux de déplacer ses munitions. Autre «surprise», un des documents suggère qu'Israël possède l'arme nucléaire. Un aspect que le pays a toujours refusé de confirmer publiquement. Le document précise que pour les Etats-Unis rien ne présage qu'Israël envisage d'utiliser l'arme nucléaire contre l'Iran.
Les documents auraient été préparés par l'Agence américaine de renseignement géospatial et l'Agence de sécurité nationale. Le Pentagone a indiqué qu'il était au courant de l'existence de ces pièces, mais il ne souhaite pas faire d'autre commentaire. Même son de cloche du côté de la Maison Blanche, qui ne donne pas plus de détails sur cette fuite présumée.
Une enquête en cours
Quatre fonctionnaires sous couvert d'anonymat ont déjà déclaré que les documents sont authentiques, rapporte CNN. Interrogé par la télévision américaine, Mike Johnson, le président de la Chambre des représentants, a confirmé qu'une «enquête est en cours».
L'objectif est de définir la manière dont les documents ont été obtenus, notamment s'il s'agit d'une fuite intentionnelle ou d'une autre méthode comme le piratage. Les autorités souhaitent également savoir si d'autres informations ont été compromises.
La chaîne Telegram impliqué dans cette fuite indique être basée à Téhéran, la capitale de l'Iran. Le message original du groupe expliquait que les documents provenaient d'«une source informée au sein de la communauté du renseignement américain». Puis rétropédalage, la chaîne s'est distanciée en expliquant que les pièces étaient apparues pour la première fois dans un groupe Telegram privé comptant un peu plus de 7000 membres comprenant le divulgateur.