Retour du fascisme dans l'armée?
Ce militaire espagnol a fait bénir son unité... devant l'ex-mausolée de Franco

Un capitaine de l'armée de terre espagnole a été suspendu pour avoir fait bénir sa compagnie devant l'ex-mausolée du dictateur Franco, près de Madrid, a-t-on appris jeudi auprès des autorités militaires.
Publié: 02.06.2022 à 13:16 heures
Située à une cinquantaine de kilomètres de Madrid, la basilique du Valle de los Caidos était le mausolée de Franco jusqu'à ce que le gouvernement du socialiste Pedro Sanchez exhume sa dépouille et la transfère dans une cimetière du nord de Madrid en octobre 2019.
Photo: Keystone

«Le capitaine, chef de la compagnie, a été suspendu et une enquête a été ouverte», a laconiquement indiqué l'armée de terre à l'AFP, sans fournir davantage de détails sur la sanction et sans préciser si elle était temporaire ou définitive.

Diffusée sur Telegram par un groupe de militaires baptisé «Ciudadan@s de uniforme» (Citoyens en uniforme), cette «vidéo de la honte», comme l'a qualifiée ce groupe, montre plusieurs dizaines de soldats en uniforme agenouillés sur les marches de l'ancien mausolée de Franco. L'un d'eux tient le drapeau de l'unité. Face à eux, un religieux en soutane blanche les bénit.

«Ciudadan@s de uniforme» affirme que ce capitaine avait organisé une marche près de l'ancien mausolée de Franco «afin que le drapeau de la compagnie (y) soit bénit», et qu'il avait «annulé toutes les permissions demandées» par les membres de la compagnie.

Un lieu tabou en Espagne

Située à une cinquantaine de kilomètres de Madrid, la basilique du Valle de los Caidos était le mausolée de Franco jusqu'à ce que le gouvernement du socialiste Pedro Sanchez exhume sa dépouille et la transfère dans une cimetière du nord de Madrid en octobre 2019.

Surmonté d'une immense croix se voyant à des kilomètres à la ronde, ce mausolée monumental avait été construit sur ordre de Franco par des prisonniers républicains après la sanglante Guerre civile (1936-39) remportée par les franquistes.

Ce site a longtemps été un lieu de rassemblement des nostalgiques du franquisme même si, depuis 2007, et une loi adoptée par un précédent gouvernement de gauche, ces réunions sont interdites.

Comme la famille du dictateur, le prieur du monastère bénédictin qui gère le Valle de los Caidos était farouchement opposé à l'exhumation de Franco.

(AFP)

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