Deux jours après la rébellion avortée, c’est comme si rien ne s’était passé. A Saint-Pétersbourg, le quartier général du groupe paramilitaire Wagner en Russie a assuré lundi qu’il continuait d’opérer «normalement». Dans la ville de Novossibirsk en Sibérie, les affiches de recrutement arrachées samedi auraient été replacées. Nous y reviendrons.
Et ce même lundi, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a annoncé que les mercenaires menés par Evgueni Prigojine continueraient leurs opérations au Mali et en Centrafrique. Il a également affirmé que la rébellion de cette organisation en Russie n’affectera pas la relation entre Moscou et ses alliés.
Fonctionnement normal et recrutement en cours
«Malgré les événements qui ont eu lieu, le Centre (ndlr: de Saint-Pétersbourg) continue de fonctionner 'normalement', conformément à la législation de la Fédération de Russie!», a indiqué Wagner dans un communiqué. Et ce, alors que le sort du groupe — démantèlement, intégration dans l’armée ou statu quo? — reste incertain.
Plus tôt lundi, des sources internes à Wagner avaient affirmé que le groupe continuait de recruter dans plusieurs régions, relate Keystone-ATS. «Le recrutement continue», a rapporté à l’agence de presse officielle russe TASS un employé de Wagner à Novossibirsk, en Sibérie.
Devant le bâtiment accueillant le groupe dans la ville de plus d’1,5 million d’habitants, les affiches publicitaires à l’effigie de Wagner étaient de nouveau accrochées lundi, selon TASS, après avoir été retirées samedi. «Nous travaillons sur rendez-vous, tous les jours», a également confirmé à TASS un employé dans la ville de Tioumen, à 2000 km à l’est de Moscou.
Sergueï Lavrov prend la parole
Les relations internationales de la Russie ne changent pas, selon le Kremlin. Au Mali et en République centrafricaine, les membres de Wagner travaillent «comme instructeurs», a déclaré Sergueï Lavrov dans un entretien à la télévision d’État russe RT. Pour le diplomate en chef, «ce travail va bien sûr continuer». Il estime en outre que la rébellion armée n’allait rien changer aux relations de la Russie avec ses alliés.
Toujours pour Lavrov, cela ne change rien «avec les partenaires et les amis». Il développe: «Quant aux autres (pays), franchement, je m’en fiche. Les relations avec l’Occident collectif sont détruites, alors un épisode de plus ou de moins…» Quant à eux, les dirigeants iraniens et qataris auraient déclaré leur «soutien» à Vladimir Poutine, selon le Kremlin.