Les médias iraniens ont annoncé lundi matin la mort du président Ebrahim Raïssi et du ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian dans l'accident la veille de leur hélicoptère dans le nord-ouest de l'Iran.
Et maintenant que va-t-il se passer en Iran? La Constitution iranienne prévoit des lignes directrices claires pour le cas où un président en fonction devient incapable d'agir ou décède: selon l'article 131 de la Constitution de la République islamique, si un président meurt en fonction, le premier vice-président prend le relais avec la confirmation du guide suprême, en l'occurrence Ali Khamenei, qui a le dernier mot dans toutes les affaires de l'État. Le vice-président actuel est Muhammad Mukhbar.
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Un conseil composé du premier vice-président, du président du Parlement et du chef de la justice doit organiser l'élection d'un nouveau président dans un délai maximum de 50 jours. Raïssi a été élu président en 2021 et, selon le calendrier actuel, les élections présidentielles devraient avoir lieu en 2025.
Khamenei devrait réorganiser la succession
«La mort éventuelle de Raisi est significative et a des conséquences à long terme pour le régime. Elle ne déstabiliserait cependant pas le régime autant que la mort du guide suprême Khamenei», estimait les experts de l'Institute for the Study of War sur X ce dimanche avant la confirmation de la mort de Raïssi. Mais sa mort laissera un vide, ajoutent-ils: «Bien que le Guide suprême détienne le pouvoir décisionnel suprême en Iran, le CV de Ebrahim Raïssi souligne son rôle de membre profondément digne de confiance de la République islamique.»
Ebrahim Raïssi aurait même été pressenti comme un possible successeur de Khamenei. Sa mort aura donc des conséquences importantes sur la succession du guide suprême et la vision de Khamenei sur l'avenir du régime après la propre mort de Khamenei, poursuivent les experts. «Mais la mort de Ebrahim Raïssi ne changerait finalement rien à l'évolution actuelle du régime, qui poursuit une politique intérieure plus dure et plus conservatrice et une politique régionale plus agressive», ajoutent les experts de l'ISW à la fin de leur X-Thread.