Le coronavirus continue de muter en se propageant dans le monde entier. Désormais, c’est un nouveau variant du virus qui se fraie un chemin jusqu’au cœur de l’Europe. Son petit nom: BJ.1. Sa particularité: le nombre élevé de mutations dans la protéine Spike, la clé qui permet au SARS-CoV‑2 de pénétrer dans nos cellules. Le biologiste moléculaire viennois Ulrich Elling prévient sur Twitter que ce variant «établit un nouveau record de mutations».
Jusqu’à présent, BJ.1 s’est répandu principalement en Inde. Mais dernièrement, des infections ont été enregistrées aux Etats-Unis et en Europe – notamment en Autriche. En Suisse, aucune infection n’a encore été annoncée (état à la mi-septembre), indique un porte-parole de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) interrogé par Blick.
Des mutations critiques
Pour Ulrich Elling, «les mutations nouvellement acquises forment une combinaison désagréable, et sa localisation est problématique». Ces sites sont critiques car ils se trouvent sur la protéine Spike. Le coronavirus se sert de cette protéine pour s’arrimer aux cellules de l’organisme. Si la nature de celle-ci change, cela pourrait permettre au virus de contourner la protection immunitaire de la population.
Si le virus parvient à échapper aux anticorps, il pourrait être plus contagieux. C’est du moins ce qu’affirme Richard Neher, chercheur en mutation à l’université de Bâle, dans les pages de l'«Aargauer Zeitung». Le spécialiste souligne toutefois qu’il n’est pas encore possible d’affirmer quoi que ce soit: l’ampleur de la propagation du variant BJ.1 n’est pas connue, notamment à cause des nombreuses mutations du Covid-19 en circulation.
Une évolution rapide
Comme il n’y a que peu de cas enregistrés, il est encore trop tôt pour savoir si le variant BJ.1 présente un danger important. Ulrich Elling estime qu’il est probable que les nombreuses mutations représentent plutôt un inconvénient pour le variant: «Le virus pourrait par exemple avoir plus de peine à se lier à nos cellules. Ou être plus instable et donc moins puissant. La protection contre les formes graves de la maladie est toujours assurée», détaille le biologiste, interviewé par la chaîne allemande Bayrischer Rundfunk.
Il est néanmoins possible que le variant BJ.1 puisse influencer la situation épidémiologique. «L’évolution du SARS-CoV‑2 est toujours extrêmement rapide. Les variants qui contournent la protection immunitaire domineront probablement la prochaine vague», insiste Richard Neher. En conséquence, la propagation de BJ.1 est à suivre de près.