Depuis son investiture le 20 janvier, Donald Trump a déjà passé six week-ends – sur sept – à Mar-a-Lago… pour jouer au golf. Un loisir qui coûte des millions aux contribuables américains: sécurité renforcée, routes fermées, transports présidentiels… Rien n’est trop beau pour le milliardaire républicain.
Selon une enquête du «Guardian», reprise par 20 Minutes France, mercredi 12 mars, les allers et venues du président en Floride grèvent les ressources du comté de Palm Beach. Rien que la facture quotidienne des heures supplémentaires des forces de l’ordre s’élèverait à 240'000 dollars. Les autorités ont prévu en urgence une enveloppe de 45 millions de dollars pour couvrir ces frais jusqu’en novembre, mais à ce rythme, elle risque d’être insuffisante.
Le gouvernement fédéral, lui, supporte la plus grosse part de l’addition. Chaque aller-retour d’Air Force One à Mar-a-Lago coûte un million de dollars. Un rapport de 2019 du Government Accountability Office (GAO) a analysé quatre voyages présidentiels lors du premier mandat de Trump: chacun d’eux a coûté en moyenne 13,6 millions de dollars aux contribuables.
Un enrichissement personnel?
Pour Noah Bookbinder, président du groupe de surveillance Citizens for Responsibility and Ethics, la protection du président est normale. Mais un problème éthique se pose lorsque les déplacements de Donald Trump profitent directement à ses affaires. En restant à la tête de ses entreprises, le président ne se contente pas de passer ses week-ends dans une résidence privée, il séjourne dans un établissement qui lui appartient, où les paiements sont effectués à son propre business.
Robert Weissman, du groupe Public Citizen, souligne un autre point préoccupant: Trump aurait surfacturé les services secrets pour leur hébergement dans ses propriétés lors de son premier mandat. Ce qui pose non seulement un problème de gaspillage des fonds publics, mais aussi d’enrichissement personnel aux frais des contribuables.
Trump, le roi du golf
L’ironie? Trump n’avait cessé de critiquer Barack Obama pour son temps passé sur les greens. Sauf que l’ex-président jouait près de la Maison Blanche, contrairement à Trump, qui préfère s’envoler à deux heures d’avion pour taper la balle.
À l’heure où le président prône des coupes budgétaires drastiques, ces révélations font tâche. Une façon simple d’économiser? Espacer un peu plus ses séjours à Mar-a-Lago.
