L'OMS est en discussion avec un consortium pour établir un centre sur les vaccins ARN messager en Afrique du Sud. Le personnel sera encadré pour savoir comment utiliser la technologie et des licences devraient permettre de fabriquer des doses. Des négociations ont lieu avec plusieurs entreprises prêtes à partager leur savoir-faire.
«C'est une étape importante qui donnera des résultats à moyen terme», a affirmé à la presse le directeur général de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus. Un avis partagé par le président sud-africain Cyril Ramaphosa qui estime, sans donner de date précise, que le dispositif contribuera à donner plus de marge de manoeuvre à l'ensemble de la région.
Le président français Emmanuel Macron a salué de son côté une avancée «pour tous ceux qui oeuvrent à un accès plus équitable» aux technologies de santé.
Donner des doses à Covax
«La pandémie a montré que s'appuyer seulement sur quelques entreprises pour fabriquer un bien commun est limité et dangereux», affirme encore Tedros Adhanom Ghebreyesus. En attendant ce centre, il faut que les pays riches continuent à donner des doses au dispositif international Covax d'accès équitable aux vaccins pour le coronavirus, dit-il. Il avait estimé récemment à plus de 10 milliards leur nombre requis d'ici un an environ.
Certains pays du nord ont «d'importants excédents», selon Cyril Ramphosa qui a appelé à une accélération des discussions à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) sur une levée provisoire de la propriété intellectuelle. L'Afrique fait face à une augmentation rapide des infections, qui semble être plus problématique que les précédentes vagues, alors que seuls 2% environ de la population a été vaccinée.
Après un appel en avril dernier
Elle a été confrontée à une extension de près de 40% des cas et des victimes la semaine dernière. Dans certains pays, le nombre de décès a été multiplié par trois ou quatre.
L'OMS avait lancé un appel en avril dernier pour le lancement de tels centres de transfert de technologies. Des dizaines de réponses ont été obtenues, d'entités prêtes à recevoir le savoir-faire ou d'entreprises prêtes à les partager.
Outre le site sud-africain, une évaluation d'autres infrastructures possibles sera faite dans les prochaines semaines. Ces mécanismes vont rassembler aussi des institutions financières ou des universitaires. Outre l'Afrique, une partie du continent américain et l'Asie ont été confrontées la semaine dernière à une augmentation du nombre de cas liés à la pandémie.
Les variants expliquent notamment cette situation, selon l'OMS. Mais celle-ci est aussi liée à l'inégalité vaccinale, au relâchement sur certaines restrictions ou encore l'"utilisation inefficace» de certaines d'entre elles, affirme aussi l'organisation. La semaine dernière, plus de 63'000 personnes ont succombé à la pandémie. Le nombre d'infections a lui reculé pour la huitième semaine consécutive au total, à plus de 2,5 millions.
(ATS)