De l'alpha au delta
Voici ce qu'il faut savoir des fameux «variants» du Covid

L'OMS a fait le choix de ménager les sensibilités en attribuant des lettres de l'alphabet aux variants du Covid-19 plutôt que les nommer d'après les pays où ils sont apparus. Blick fait le point sur les différentes mutations et leurs risques respectifs.
Publié: 20.06.2021 à 09:10 heures
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Dernière mise à jour: 20.06.2021 à 15:07 heures
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Le Royaume-Uni a retenu son souffle une première fois avec le variant alpha. A présent, c'est le variant delta qui fait peur outre-Manche.
Photo: keystone-sda.ch
Fabienne Kinzelmann

Alpha (B.1.1.7)
Pays d'origine : Royaume-Uni

L'apparition du premier variant «britannique», rebaptisé alpha, a coïncidé avec le lancement de la campagne vaccinale. La mutation alpha s'est propagée en Europe dès le Nouvel-An.

Différence avec le type initial: la protéine Spike (qui permet au virus de pénétrer dans les cellules du corps humain) est modifiée et s'arrime plus facilement aux cellules de son hôte. Cela augmente vraisemblablement la charge virale et prolonge la durée de la maladie de plusieurs jours.

Progression de la maladie: Le variant est considéré comme étant plus contagieux à hauteur de 50%, mais n'est vraisemblablement pas plus dangereux. On observe toutefois que les enfants, contrairement au premier variant du virus apparu à Wuhan fin 2019, développent parfois des symptômes plus graves.

Efficacité du vaccin: Les vaccins à ARN messager de Biontech/Pfizer et Moderna approuvés en Suisse offrent une protection fiable.

Bêta (B.1.351)
Pays d'origine : Afrique du Sud

C'est le variant qui a eu raison de la campagne vaccinale en Afrique du Sud. Bêta y a fait sensation en étant le premier variant pouvant déjouer l'immunité acquise soit par le vaccin, soit par une contamination préalable. L'Afrique du Sud a dû ainsi renoncer au vaccin d'Astrazeneca, jugé trop peu fiable contre ce variant. En Suisse, le bêta a représenté jusqu'à 3,6% des infections (26 février, moyenne sur 7 jours).

Différence avec le type initial: Il est plus contagieux à hauteur de 50 à 60% et déjoue mieux la réponse immunitaire du corps.

Évolution de la maladie: Le variant bêta n'est probablement pas plus mortel que le virus d'origine. Une réinfection est possible. Les jeunes et les enfants peuvent également être contaminés plus fréquemment.

Efficacité du vaccin: limitée. Les vaccins à ARN messager de Biontech/Pfizer et Moderna approuvés en Suisse sont considérés comme efficaces. Astrazeneca protège principalement contre les déroulements sévères de la maladie.

Gamma (P.1)
Pays d'origine : Brésil

Gamma a provoqué l'effondrement du système de santé au Brésil. Comme le variant bêta détecté en Afrique du Sud, il s'agit d'une mutation qui peut échapper à l'immunité. En Suisse, ce variant n'a jamais représenté plus de 1,6 % des contaminations (chiffres du 9 mai, moyenne sur 7 jours).

Différence par rapport au type initial: Il ressemble au bêta d'Afrique du Sud. On soupçonne une augmentation de 1,4 à 2,2 fois de la transmissibilité.

Progression de la maladie: Incertaine, car les données sur la mortalité relative proviennent principalement du Brésil - où le système de santé était surchargé. Ce qu'on sait, c'est qu'une réinfection est possible.

Efficacité du vaccin: limitée, mais apparemment meilleure que contre la variante bêta détectée pour la première fois en Afrique du Sud.

Delta (B.1.617.2)
Pays d'origine : Inde

L'Inde suffoque sous le poids de ce variant qui a complètement dépassé son système de santé. On estime que le variant delta est plus contagieux de l'ordre de 30 à 100% que le variant alpha britannique. Delta est déjà le variant dominant au Royaume-Uni, ce qui a conduit le président de l'association médicale mondiale de mettre en garde contre un relâchement des mesures sanitaires trop hâtif.

Différence par rapport au type initial: C'est un «double mutant», qui combine deux mutations importantes déjà connues : l'une supprime la capacité des anticorps à neutraliser le virus, l'autre la réponse immunitaire des lymphocytes T.

Progression de la maladie: Le risque d'hospitalisation double, selon une étude écossaise.

Efficacité du vaccin: Bon effet protecteur uniquement en cas de vaccination complète. Le Royaume-Uni, qui dépend principalement d'Astrazeneca, vient donc de réduire l'intervalle entre la première et la deuxième dose de vaccin.

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