Les communes et les sociétés immobilières allemandes pensent déjà à cet hiver. Comment économiser de l’énergie? Le leader du marché du logement chez nos voisins, Vonovia, a déjà pris le taureau par les cornes: dès cet automne, la température des appartements sera réduite.
C’est décidé, il fera 17 degrés entre 23h et 6h dans 500’000 logements du groupe. Les techniciens sont déjà au charbon pour mettre en place cette mesure. Le porte-parole Tristan Hinseler expliquait ce jeudi dans le «12h30» de la RTS: «Qu’entre 50% et 55% de nos appartements sont chauffés avec du gaz. Avec une telle mesure, nous pouvons économiser jusqu’à 8% du gaz.»
Daniel, qui vit dans l’une des résidences berlinoises de Vonovia, accueille à bras ouverts cette idée: «Je suis complètement d’accord. Je suis de toute façon pour qu’on consomme moins d’énergie et qu’on fasse plus d’économies.»
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Certains plus frileux que d’autres
Si Daniel ni voit pas d’inconvénients, pour le locataire Volker, cette mesure est trop brusque: «En principe, je trouve que c’est une bonne idée. Mais l’imposer comme ça, forcer les locataires à adopter un certain rythme, dans une société complètement individualisée, je peux imaginer que les locataires montent aux barricades.»
Le groupe immobilier assure que l’eau chaude ne sera pas concernée. Pourtant, pour la Fédération des locataires de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, cette mesure est inacceptable. Même en absence de texte de loi l’imposant, plusieurs anciennes décisions de justice ont affirmé que les locataires avaient le droit à une température de 20 degrés dans leur appartement.
L’affaire finira probablement sur le bureau des tribunaux allemands, qui devront trancher sur la question à l’arrivée des premières vagues de froid.
Et en Suisse?
Du côté helvétique, l’idée n’est pas inconnue. Même si la loi ne mentionne aucun plafond de température, la jurisprudence s’est déjà prononcée sur le sujet, selon Carlo Sommaruga, président de l’Association suisse des locataires (Asloca): «La jurisprudence a considéré que si les températures étaient inférieures à 18 degrés, on était dans un défaut du bien loué. Le locataire pouvait donc demander une indemnité.»
L’idée ne déplaît pas au président de l’Asloca, tant qu’elle reste raisonnable. Une baisse du chauffage est acceptable «tant qu’on reste dans des températures entre 19 et 22 degrés. Mais cela doit se fait dans un cadre de dialogue.» Mais à l’heure actuelle, aucune loi n’interdit aux régies de baisser la température de leurs logements.