Quel est le point commun entre Edward Snowden, Julian Assange et Donald Trump? Tous les trois risquent de longues années de prison pour avoir enfreint la loi américaine sur l'espionnage. Selon les chefs d'accusation qui viennent d'être publiés, Edward Snowden l'aurait fait 2 fois, Julian Assange 17 fois et Donald Trump... 31 fois!
L'ex-président américain aurait emporté des dizaines de milliers de documents au contenu explosif de la Maison Blanche et les aurait secrètement gardés à son domicile privé de Mar-A-Lago en Floride. Plusieurs centaines de ces documents sont classés «top secret». Autrement dit: si leur contenu est rendu public, la sécurité des États-Unis est menacée. Pour cela, il sera le premier président américain de l'Histoire à être jugé devant un tribunal fédéral.
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Pour Donald Trump, ce ne sera toutefois pas nouveau. Depuis des mois déjà, les préparatifs d'un autre procès qui démarrera en mars 2024 à New York sont en cours. Il sera question d'un versement de 130'000 dollars à l'actrice pornographique Stormy Daniels, juste avant l'élection présidentielle de 2016, pour qu'elle taise une supposée relation extraconjugale avec Donald Trump. Et ses casseroles fiscales pourraient également lui en valoir un autre, toujours à New York.
De la résidence de luxe à la cellule de prison?
Ce procès pour espionnage devrait être rude pour le républicain. Car en «divulguant» illégalement des documents secrets, il a mis en danger la sécurité des États-Unis et torpillé la confiance internationale en l'Amérique.
Le cas du soldat américain Jack Teixeira, qui avait partagé des documents américains sensibles sur la guerre en Ukraine et ébranlé les efforts de guerre, a récemment montré à quel point le laxisme en matière de documents secrets pouvait être dévastateur.
Dans les années 1950, les États-Unis avaient même exécuté plusieurs citoyens américains pour avoir enfreint la loi sur l'espionnage. Aujourd'hui, ces infractions sont passibles d'une peine maximale de dix ans. En raison de l'entrave au travail de la police à Mar-A-Lago, Trump pourrait même écoper de vingt ans de prison.
L'incarcération de Donald Trump, jusque-là hypothétique, pourrait devenir réelle. À condition que l'on trouve suffisamment de membres de jury impartiaux qui, comme c'est généralement le cas en Amérique dans ce genre de procès, doivent d'abord décider de la culpabilité ou de l'innocence de l'accusé.
Des plans de bombe atomique dans la salle de bain
Les preuves contre Donald Trump semblent accablantes. Des photos dans l'acte d'accusation de 49 pages montrent comment l'homme autrefois le plus puissant du monde a caché des caisses remplies de dossiers secrets dans des salles de réception. Et même dans une salle de bain de sa luxueuse résidence. Trump y aurait laissé traîner des documents sur les points faibles de la défense américaine et les programmes nucléaires de pays alliés.
Ce mardi, Donald Trump doit se présenter devant une juge à Miami pour la lecture des chefs d'accusation. Théoriquement, la juge pourrait même le placer en détention provisoire. Le procès proprement dit pourrait commencer dès le mois d'août, mais il devrait être repoussé de plusieurs mois en raison d'un grand nombre d'objections.
Sur le plan politique, tout cela ne semble pas nuire à Trump jusqu'à présent. Il est et reste le favori républicain pour les prochaines élections présidentielles. Selon la loi américaine, il pourrait prêter serment en tant que président même s'il se trouve derrière les barreaux.