La Pacific Western Bank entame sa descente aux enfers. Après la chute de la First Republic Bank cette semaine, il pourrait s'agir de la prochaine secousse du secteur bancaire américain.
La banque régionale américaine étudierait une vente, comme l'écrit l'agence de presse Reuters. L'établissement avait récemment tenté de regagner la confiance des investisseurs en injectant des liquidités, mais sans succès. Le cours de l'action a chuté de près de 90% depuis le début du séisme bancaire américain le 8 mars. Rien que mercredi, le cours a encore chuté de 43,16% par rapport à la veille.
Sur le système bancaire en crise
Déjà la cinquième banque américaine
En comptant la Pacific Western Bank, il s'agit de la cinquième banque régionale américaine qui risque de s'effondrer. La cause est la même pour toutes: Des risques cumulés dans le bilan et une dérégulation des banques régionales américaines, promue par l'ancien président américain Donald Trump. Avec cette mesure de dérégulation, le Républicain a rendu les banques régionales de son pays particulièrement vulnérables aux périodes de turbulences.
Plus concrètement, les établissements financiers peuvent ainsi repousser les corrections de valeur sur leurs obligations. C'est exactement ce qui s'est produit avec les hausses des taux directeurs par la banque centrale américaine, la Fed. Les obligations existantes génèrent des taux d'intérêt plus bas et perdent alors beaucoup de valeur.
Les problèmes de la Pacific Western Bank rappellent le cas de la First Republic Bank. Le cours de ses actions a chuté de 97% depuis début 2023. Les clients avaient complètement perdu confiance et retiré 72 milliards de dollars de dépôts au cours des trois premiers mois de l'année. L'entreprise bancaire ne pouvait plus être sauvée. La grande banque américaine JP Morgan a finalement annoncé cette semaine qu'elle allait reprendre la First Republic. Ce, afin d'éviter un effet domino.
L'effet domino continue-t-il?
Le cas de la Pacific Western Bank montre toutefois que la crise est loin de s'arrêter. Cela coïncide avec l'évaluation de Sergio Rossi. «Ce serait bien si la crise était terminée», avait ainsi déclaré en début de semaine à Blick le professeur de macroéconomie et de politique monétaire à l'Université de Fribourg. «Mais il y aura d'autres effets domino.»
Les conséquences la place financière seraient cependant loin de se limiter aux banques régionales américaines. Sergio Rossi voit notamment aussi la Deutsche Bank prise dans la tourmente. «L'incertitude est si grande qu'une rumeur infondée peut déjà entraîner une panique bancaire (un 'bank run').»
Avec un total de bilan de 44 milliards de dollars, la Pacific Western Bank représenterait seulement une petite secousse, à laquelle le système résiste encore bien. La faillite d'un grand établissement comme la Deutsche Bank, avec un total de bilan de 1337 milliards d'euros, aurait en revanche de graves répercussions sur le système financier mondial. C'est ce qu'avait déjà laissé entrevoir la nervosité mondiale des autorités autour de la reprise en urgence de Credit Suisse par l'UBS.