Que se passe-t-il actuellement en Chine? La deuxième plus grande économie du monde est en crise. En raison de la stratégie zéro Covid menée par le pays, le chef de l'Etat Xi Jinping impose des lockdowns sévères partout où le nombre de cas semble augmenter. Shanghai, l'épicentre économique de la Chine, est pratiquement fermé depuis plus d'un mois. Dans la capitale Pékin aussi, les habitants doivent désormais rester chez eux à cause d'une soixantaine de nouveaux cas de Covid chaque jour.
Le gouvernement chinois est donc en état d'alerte et craint un effondrement économique. Les restaurateurs ne sont en effet plus les seuls à souffrir du lockdown en Chine. Toute l'industrie centrale pour l'économie chinoise est également à l'arrêt. Les chaînes d'approvisionnement sont interrompues.
«L'économie chinoise est importante pour la Suisse».
En cas de krash de l'économie chinoise, la Suisse souffrirait aussi sérieusement. Pékin est un partenaire commercial important pour Berne, la Suisse est le seul pays d'Europe occidentale à disposer d'un accord bilatéral de libre-échange avec la Chine depuis 2014.
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Aujourd'hui, plus de 1000 entreprises suisses sont actives dans l'Empire du Milieu. «De nombreux composants utilisés dans la production en Suisse proviennent de Chine. L'économie chinoise est importante pour l'économie suisse», explique l'expert économique Ruedi Nützi.
L'homme de 65 ans a travaillé pendant 15 ans en tant que directeur de l'économie à la Haute école spécialisée du Nord-Ouest de la Suisse et en tant que responsable du Centre Chine qui y est rattaché. Il ne se montre toutefois pas trop pessimiste. Selon lui, l'économie suisse est très innovante et compétitive. «En ce sens, le développement économique en Chine n'a qu'une influence limitée sur celui de la Suisse», explique-t-il.
«Une récession affecterait l'économie suisse»
Il est d'ores et déjà clair en ce début de mois de mai que la Chine manquera cruellement son objectif de croissance pour l'année en cours. Au lieu des 5,5% prévus, les experts estiment qu'elle ne pourra pas dépasser 3 à 4%. Si Xi Jinping maintient sa stratégie, une récession pourrait même menacer.
Selon l'expert, cela aurait surtout de graves conséquences pour les États-Unis et l'UE. «Le volume des échanges commerciaux de la Chine avec les États-Unis et l'UE est considérable. Une récession toucherait donc aussi l'économie suisse orientée vers l'exportation», explique Ruedi Nützi.
Selon lui, la Chine de Xi Jingping est confrontée à un dilemme entre la lutte contre la pandémie et les difficultés économiques. «Actuellement, les développements politiques prennent le pas sur les intérêts économiques», explique-t-il. C'est mauvais pour la Chine, pour l'économie mondiale et donc aussi pour la Suisse.
(Adaptation par Thibault Gilgen)