La situation au Sri Lanka est presque inimaginable. L'île sud-asiatique est si endettée qu'elle n'arrive plus à financer les importations de biens essentiels. On parle de denrées alimentaires, de médicaments, de carburant ou encore de gaz. Les pénuries sont telles que des soldats armés gardent les stations-service, alors que la criminalité est en hausse.
La colère de la population gronde. Mercredi 29 juin, des médecins et des banquiers sont descendus dans la rue pour demander au nouveau gouvernement d'agir vite. Des manifestations comme celles-ci, il y en a eu beaucoup, ces derniers temps. Et elles ont été émaillées de violences: on dénombre plusieurs morts et des centaines de blessés.
La Premier ministre en poste, Ranil Wickremesinghe, a laissé entendre que son pays pourrait être contraint d'acheter du pétrole brut à la Russie. Voire d'accepter de nouvelles aides financières venues de Chine.
Le crise est aussi politique
D'abord financière, économique et humaine, la crise est donc devenue politique. Pour mémoire, son prédécesseur, Mahinda Rajapaksa, avait démissionné en mai à la suite — déjà — de violentes émeutes.
Les plages d'Unawatuna, d'Arugam Bay, de Mirissa ou d'Uppuveli paraissent soudain bien loin. Les Suissesses et les Suisses les connaissent bien: le Sri Lanka est l'une de leurs destinations préférées. La preuve? La compagnie aérienne Edelweiss propose même un vol direct pour Colombo durant l'hiver.
Au vu des circonstances, est-ce vraiment une bonne idée de s'y rendre? «Les conseils aux voyageurs ont été adaptés régulièrement depuis le début de l'année, fait savoir Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), répondant à une question de Blick. Nous attirons depuis longtemps l'attention sur la détérioration de la situation.»
L'amour à la plage, mais pas dans la capitale
Les voyagistes sont moins alarmistes. Par exemple, Manta Voyages, entreprise suisse spécialiste des destinations autour de l'océan Indien, calme le jeu. «Jusqu'à présent, nous avons pu organiser nos tours presque sans restrictions, assure Markus Flick, porte-parole. Les hôtels en bord de mer comme à l'intérieur des terres sont ouverts et accueillent leur clientèle comme d'habitude.» Hotelplan et Tui Suisse maintiennent aussi la destination dans leur catalogue.
Il est donc possible de profiter des joies de la basse saison touristique. En clair, les troubles publics ne semblent donc pas perturber les sites les plus visités, au contraire des rues de la capitale, à éviter.