«Pas d'autre choix»
Des quotas hebdomadaires sur le carburant imposés au Sri Lanka

Le Sri Lanka, frappé par la pire crise économique de son histoire, a annoncé dimanche vouloir imposer des quotas hebdomadaires de carburant aux automobilistes. Cela dans un contexte d'aggravation de la pénurie dans le pays.
Publié: 12.06.2022 à 14:18 heures
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Dernière mise à jour: 12.06.2022 à 14:23 heures
Récipients vides accrochés à une corde afin d'assurer une place dans la queue pour acheter du carburant à une station service de Colombo.
Photo: Eranga Jayawardena

«Nous n'avons pas d'autre choix que de recenser les consommateurs dans les stations-service et de leur fournir un quota hebdomadaire garanti jusqu'à ce que nous soyons en mesure de redresser la situation financière», a déclaré le ministre de l'Énergie, Kanchana Wijesekera.

«J'espère que ce système sera en place d'ici la première semaine de juillet», a ajouté le ministre, sans préciser quelle quantité de carburant les automobilistes seraient autorisés à acheter dans le cadre de ce nouveau système.

Consommation explose

Cette annonce survient au moment où la raffinerie nationale Ceylon Petroleum Corporation, gérée par l'État, peine à financer les importations de pétrole, tandis que la consommation explose en raison des pénuries d'électricité et en gaz de pétrole liquéfié (GPL).

Le Sri Lanka traverse sa pire crise économique depuis son indépendance et les 22 millions d'habitants de ce pays insulaire proche de l'Inde vivent depuis des mois au rythme de pannes d'électricité quotidiennes, de longues files d'attente pour l'essence et d'une inflation record.

Le gouvernement a déjà fait défaut sur sa dette extérieure de 51 milliards de dollars, et une grave pénurie de devises étrangères empêche les commerçants d'importer suffisamment de nourriture, de carburant et autres produits essentiels.

Vidant l'essence dans des récipients

Mi-avril, le gouvernement avait imposé quatre litres d'essence maximum pour les deux roues et cinq litres pour les trois roues. En ce qui concerne les voitures individuelles ou les camionnettes, la limite avait été fixée à 19,5 litres d'essence ou de gazole. Mais de nombreux automobilistes avaient alors fait le plein, vidant l'essence dans des récipients pour constituer des stocks puis retournant dans les files d'attente pour en acheter davantage.

Ces pénuries de carburant avaient par ailleurs déclenché des manifestations spontanées sur toute l'île où des dizaines de milliers d'automobilistes en colère avaient incendié des pneus et bloqué des routes.

Les Nations unies ont prévenu vendredi que la crise économique sans précédent au Sri Lanka pourrait se transformer en une grave crise humanitaire, des millions de personnes ayant déjà besoin d'aide.

(ATS)

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