Pas de 4e vague en vue
La Suède a-t-elle vaincu le Covid?

La Suède semble épargnée par la quatrième vague du Covid-19 qui submerge actuellement l'Europe. La bonne couverture vaccinale du pays ne serait pas le seul facteur à l'origine de cette bonne situation.
Publié: 17.11.2021 à 14:23 heures
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Dernière mise à jour: 18.11.2021 à 11:11 heures
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En Suède, la situation sanitaire est actuellement plutôt bonne.
Photo: AFP
Anastasia Mamonova

Alors que la quatrième vague de Covid-19 submerge l’Europe, la Suède se porte étonnamment bien. Le taux d’incidence est bas depuis plusieurs semaines, et ce, malgré la levée des mesures de restrictions sanitaires depuis fin septembre. Seules les recommandations d’hygiène et de distanciation sociale ont été maintenues.

Mardi, le taux d’incidence sur sept jours en Suède était de 52,9. À titre de comparaison, il était de 312,4 en Allemagne et de 282,9 en Suisse. Depuis le Freedom Day suédois, il n’a que légèrement augmenté (il était alors de 41,4).

La vaccination a porté ses fruits

D’après la ministre suédoise de la Santé et des Affaires sociales Lena Hallengren, les restrictions sanitaires liées au Covid-19 avaient pu être levées en partie grâce à la bonne couverture vaccinale du pays. Près de 81,5% des plus de 16 ans ont reçu leurs deux injections. Sur l’ensemble de la population, 68,55% des personnes sont vaccinées. En Suisse ce sont 64,88% des habitants qui sont vaccinés.

Chez les personnes les plus vulnérables en Suède, les taux de vaccination sont également très élevés: parmi les 70-89 ans, plus de 93% sont vaccinés, quand chez les plus de 60 ans ce sont 92% d’entre eux qui ont reçu leurs deux injections. Cela peut expliquer l’absence de décès dans les services de soins intensifs du pays. À titre de comparaison, seuls les plus de 80 ans sont vaccinés à plus de 90% en Suisse.

Selon les informations de «Business Insider», 34% des plus de 80 ans en Suède auraient en plus déjà reçu leur troisième dose de vaccin.

Des recommandations efficaces

Un autre facteur d’explication possible est celui de l’autodiscipline des Suédois: depuis le début de la pandémie, ils ont globalement bien respecté les recommandations relatives aux rencontres et à l’hygiène émises par le gouvernement.

Aujourd’hui encore, ces habitudes semblent toujours faire leurs preuves. De nombreux Suédois continuent de respecter précautions nécessaires.

Au micro de la radio allemande «Deutschlandfunk», le virologue Anders Tegnell estimait fin octobre que cet accent mis sur les incitations plutôt que les obligations avait permis d’éviter la quatrième vague: «En Suède, il n’y a pas eu autant d’allers-retours entre les confinements et les assouplissements des mesures. Ce n’est qu’une hypothèse personnelle, mais nous avons eu un niveau relativement constant de contacts sociaux pendant toute la pandémie. La fin des restrictions n’a donc pas été un changement drastique pour les gens».

La faible densité de population a aidé

Considérons aussi que la Suède est assez peu peuplée. Elle regroupe 10,4 millions sur une superficie de 450’000 kilomètres carrés. À titre de comparaison, la Suisse dispose d’une surface dix fois plus petites mais pour à peine deux millions d’habitants en moins. En Allemagne, 83,1 millions d’habitants vivent sur 360’000 kilomètres carrés. L’expérience de près de deux ans de pandémie le montre: moins il y a de personnes réunies sur un espace restreint, plus le virus a du mal à se propager.

Il faut noter que malgré les bons résultats actuels, l’approche de la Suède pour combattre le Covid-19 n’a pas été un sans-faute. Avant que la vaccination ne devienne un moyen efficace de lutte contre la pandémie, le nombre d’infections a parfois atteint de très hauts taux. Au total, près de 15’000 personnes sont décédées dans le pays. De plus, si le pays enregistre actuellement peu de cas, elle a dû prendre des mesures face à l'augmentation des chiffres dans de nombreux pays européens: elle instaurera un pass sanitaire pour les événements de plus de 100 personnes dès le 1er décembre. La Suède «n'est pas isolée du reste du monde», a rappelé la ministre de la Santé lors d'une conférence de presse mercredi dernier.

(Adaptation par Louise Maksimovic)

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