La compagnie aérienne allemande Lufthansa patine au lieu de voler. Après la panne de systèmes informatiques (dont elle n'était pas responsable) mercredi dernier, une grève a suivi vendredi dans sept aéroports allemands. Quelque 2340 vols ont été annulés, 300'000 passagers ont été touchés; à Zurich, 50 voyages et 3000 passagers ont été concernés.
Pour faire passer des messages positifs, Lufthansa tente maintenant de stabiliser son programme d'été. La maison mère de Swiss veut à tout prix éviter une période de «chaotique» comme l'année dernière.
Pour ce faire, la firme allemande a supprimé à titre préventif 34'000 vols de l'horaire d'été proposé depuis des mois, comme le constate la «Wirtschaftswoche». Il s'étend désormais du 26 mars au 29 octobre 2023. Un total de 500 vols par jour, soit 10% de l'horaire total, seraient ainsi rayés du programme. Lufthansa confirme les suppressions, mais pas leur nombre total.
On ignore combien de passagers ayant réservé devront modifier leurs plans. La «Wirtschaftswoche» estime ce nombre à 340'000, ce qui ne correspondrait qu'à environ 1% de tous les voyages prévus ces mois-là. Lufthansa souligne que ce sont surtout les vols sur les itinéraires proposés plusieurs fois par jour qui sont supprimés. Elle peut ainsi offrir un remplacement rapide aux passagers concernés.
Manque de personnel
La cause de ces suppressions n'est pas le manque de demande, mais avant tout la pénurie persistante de personnel. Elle concerne aussi bien les compagnies aériennes que le personnel de l'assistance au sol, de la sécurité aérienne ou des contrôles de sécurité.
Membre de la direction de Lufthansa et ancien CEO de Swiss, Harry Hohmeister déclare dans une interview accordée au journal spécialisé allemand FVW que «nous voyons actuellement à nouveau des goulots d'étranglement en matière de personnel se profiler dans la branche dans toute l'Europe».
Au moins, Lufthansa a réagi très tôt cette année. L'année dernière, de nombreux problèmes ne s'étaient révélés qu'à la dernière minute, entraînant ainsi le chaos. Grâce à ces suppressions, les horaires sont désormais stables.
Malgré tout, ces suppressions sont tout sauf positives. Elles montrent que, malgré l'amélioration des conditions de travail en de nombreux endroits, le chemin vers un retour à la normalité est encore long. Les problèmes causés par le Covid-19 ne sont pas encore terminés.
De plus, cela souligne que les modifications des horaires ne sont pas exceptionnelles. «Nous concevons aujourd'hui nos horaires de manière plus flexible qu'auparavant, c'est pourquoi il y a toujours des adaptations», explique Harry Hohmeister explique à ce sujet. Cela n'entraîne pas seulement un surcroît de travail pour les agences de voyage et une instabilité jusqu'à la dernière minute pour les passagers, mais peut aussi avoir pour conséquence que de moins en moins de personnes osent réserver leurs billets d'avion longtemps à l'avance.
Swiss se dirige vers un meilleur avenir
Interrogée par Blick, Swiss explique qu'il ne faut pas s'attendre à un processus de suppression comparable en Suisse. «Chez nous, la révision annuelle des horaires de vol a déjà eu lieu», explique la porte-parole Karin Montani. Aucune autre adaptation systématique des horaires n'est prévue.
Dans cette filiale de Lufthansa, la capacité totale de l'offre en été et sur l'ensemble de l'année 2023 sera même légèrement augmentée par rapport à la planification initiale. Ceci grâce à la mise en service dès le mois de mars des vols passagers à destination de Shanghai et à l'utilisation d'avions plus grands sur certaines liaisons.
Pour Swiss aussi, nous n'en sommes toutefois pas encore au niveau d'avant la pandémie de Covid-19. «En 2023, nous planifions au total 85% de l'offre de 2019», déclare Karin Montani. L'entreprise continue également à chercher du personnel. Au moins 1500 postes devraient être pourvus cette année.