Un auditeur a contacté les créateurs du podcast «Undone» avec une histoire tout à fait incroyable: une femme se serait identifiée lors d'une fête comme étant l'ex-terroriste de la RAF Daniela Klette. Elle aurait fait des allusions dans ce sens et aurait montré une ancienne affiche d'avis de recherche la concernant.
L'auditeur a également fourni aux podcasteurs une photo de la prétendue ex-terroriste de la RAF. Ces derniers ont alors fait appel à l'enquêteur amateur canadien de Bellingcat, Michael Colborne. En vain: un logiciel de reconnaissance faciale n'a pas permis d'établir une correspondance avec les anciennes photos de l'avis de recherche.
Une recherche inversée a été couronnée de succès
Mais Michael Colborne ne s'est pas arrêté là: il a alimenté le logiciel avec les anciennes photos de Daniela Klette. Et surprise: le logiciel a recraché les photos d'une femme qui évoluait dans le milieu afrobrasil berlinois et pratiquait la danse de combat capoeira. Les images correspondaient. L'ex-terroriste aurait-elle vécu en plein Berlin?
Les réalisateurs du podcast se sont rendus au club de capoeira et ont appris que la femme en question ne s'était pas présentée à l'entraînement depuis un certain temps. Ils n'ont pas réussi à la retrouver et la piste a été perdue. Finalement, les créateurs ont commencé à douter des photos.
Mais c'est aujourd'hui confirmé: il s'agissait bien de Daniela Klette, qui était active dans le milieu de la capoeira à Berlin sous le nom de «Claudia Ivone» et qui, selon «Der Spiegel», s'est engagée pendant des années dans des associations culturelles brésiliennes.
Une correspondance en une demi-heure
Les informations des créateurs du podcast ont-elles conduit à l'arrestation de l'ex-terroriste? Rien n'est sûr, car l'office régional de la police judiciaire a fait savoir qu'il avait reçu l'information décisive en novembre 2023, peu avant la parution du podcast. Les créateurs du podcast affirment à «Der Spiegel» qu'ils ont eu des échanges avec les enquêteurs, mais uniquement pour vérifier leurs propres informations.
Michael Colborne affirme qu'il lui a fallu une demi-heure après sa journée de travail pour alimenter le logiciel avec les images correspondantes, et obtenir un résultat. La question se pose: si retrouver l'ex-terroriste à l'aide d'un logiciel était si simple, pourquoi la police ne l'a-t-elle pas fait depuis longtemps? Selon «Der Spiegel», des obstacles juridiques pourraient être à l'origine de ce délai.