Oublier l'interrupteur, c'est mourir
L'inventeur de la capsule de suicide bricole un implant mortel en cas de démence

Le fondateur du nouveau groupe d'euthanasie Philip Nitschke a fait beaucoup de bruit avec sa capsule de suicide Sarco. Il présente aujourd'hui une nouvelle idée: un interrupteur implanté pour euthanasier les personnes démentes.
Publié: 02.08.2024 à 16:50 heures
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L'inauguration annoncée de la capsule de suicide «Sarco» sur le sol suisse a fait couler beaucoup d'encre dans les médias.
Photo: AFP
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Michael Hotz

Le «Sarco» n'a pas encore été utilisé. La première en Suisse a échoué. Et la première patiente, qui aurait voulu accéder au suicide assisté avec la capsule controversée, émet de graves reproches à l'encontre de l'exploitant. Dans une lettre, la citoyenne américaine, qui est entre-temps décédée avec l'aide d'une autre organisation d'euthanasie suisse, a écrit qu'elle était victime d'une «exploitation financière» et d'un «stress médiatique».

Malgré ces critiques et la résistance des autorités dans les cantons de Schaffhouse et du Valais, l'inventeur de Sarco, Philip Nitschke, nourrit déjà de nouveaux projets. L'Australien bricole un implant mortel pour la démence, comme le rapporte CH Media. L'idée: un interrupteur implanté s'active lorsque la personne concernée n'est plus saine d'esprit, par exemple à cause de la démence, et la laisse mourir.

Celui qui ignore l'interrupteur décède

L'implant mortel pourrait fonctionner ainsi: Il faut régulièrement désactiver le bouton lorsqu'un son retentit. Celui qui ignore l'alarme sera tué par l'implant, après un certain temps. 

Exit International a mis en ligne une vidéo sur son site web. Le médecin néerlandais Karel Seghers prend la parole: la perte de mémoire pathologique lié à l'âge bouleverse la personnalité d'une personne. C'est pourquoi les médecins et les proches des patients atteints de démence sévère sont confrontés à une «décision morale impossible», à savoir s'ils peuvent encore accéder au souhait exprimé auparavant de quitter la vie en cas d'extension de la maladie – ou non. L'implant pourrait donc soulager l'entourage.

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Un sujet brûlant aux Pays-Bas

L'idée de l'implant mortel ne vient pas de Philip Nitschke lui-même, mais des Pays-Bas. Dans ce pays, ce sujet fait l'objet de discussions depuis quelques années. En effet, on peut y inscrire dans un testament de vie que l'on souhaite mourir par une injection administrée par un médecin lorsque la démence s'aggrave fortement. Cependant, selon une étude de 2005, les proches ne veulent pas, dans la plupart des cas, que le médecin suive les directives anticipées.

Dans la plupart des pays, les personnes incapables de discernement ne peuvent pas recourir à l'euthanasie, y compris en Suisse. Cet interrupteur implanté serait alors une solution, selon son créateur.

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