La nouvelle organisation suisse d'aide au suicide «The Last Resort« s'est présentée mercredi matin devant les médias pour lever les «ambiguïtés» concernant l'utilisation de la capsule de suicide «Sarco». Mais de grandes questions subsistent. Les deux initiateurs de The Last Resort – le Suisse Florian Willet et l'Australienne Fiona Stewart, qui est la compagne de l'inventeur de Sarco Philip Nitschke – ont parfois réagi de manière passive-agressive aux questions délicates lors de la présentation à Zurich.
Leur point de vue est clair: l'utilisation du «Sarco» en Suisse ne nécessite aucune autorisation, ni de la Confédération ni des cantons. Le contact avec les autorités existe, mais il n'est pas recherché. Ils démentent que le Valais – un canton conservateur, soit le premier endroit où «Sarco» sera utilisé. Sans toutefois préciser quand et où la capsule sera mise en fonction pour la première fois dans notre pays.
Ces services sont disponibles 24 heures sur 24:
- Consultation téléphonique de la Main Tendue: téléphone 143 www.143.ch
- Conseil téléphonique de Pro Juventute (pour les enfants et les jeunes): téléphone 147 www.147.ch
Urgences médicales: 144
- Autres adresses et informations: https://www.parler-peut-sauver.ch/
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Le «Sarco» doit respecter les directives
Les promoteurs semblent avoir sous-estimé la controverse en Suisse concernant leur capsule de suicide. La Suisse a pourtant une attitude libérale en matière d'euthanasie. Le suicide assisté est légal depuis 1942 et largement accepté par la population. En 2022, 1600 personnes ont fait appel à l'euthanasie en Suisse – en 2002, elles étaient encore 123.
Il existe néanmoins des règles. Ainsi, l'assistance au suicide n'est légale que si elle n'est pas motivée par «des raisons égoïstes». Pour que l'euthanasie soit légale en Suisse, des critères tels que la capacité de discernement ou un désir de mourir durable doivent être remplis. De plus, le principe de la «maîtrise de l'acte» s'applique: la mort doit être provoquée par soi-même et volontairement.
Dans le cas de «Sarco», c'est le cas, assure son inventeur. La personne qui prend place dans la capsule doit répondre à trois questions: Qui êtes-vous? Où êtes-vous? Savez-vous ce qui se passe lorsque vous appuyez sur le bouton?
Un mort sans médecin
Celui qui appuie sur le bouton déclenche le processus de mort par hypoxie à l'azote. Dans le «Sarco» hermétique, l'oxygène est rapidement remplacé par l'azote, ce qui entraîne d'abord une perte de conscience, puis la mort au bout de quelques minutes. Toute l'idée du «Sarco» repose sur le fait qu'il n'y a pas besoin de médecin.
Mais selon le professeur d'éthique Peter Schaber de l'université de Zurich, c'est justement là que réside le problème. «Dans les organisations d'euthanasie, les expertises sont réalisées par des spécialistes. Cela ne peut pas être remplacé par un questionnaire numérique.»
Les personnes qui mettent une telle capsule à disposition devraient utiliser des procédés qualitativement comparables, exige-t-il. «Les spécialistes devraient évaluer s'il y a une souffrance grave et prolongée sans perspective d'amélioration, qu'elle soit psychique ou physique. Je ne vois pas en quoi cela devrait maintenant être supprimé pour "Sarco", simplement parce qu'il s'agit d'un nouvel appareil.»
Exit Suisse alémanique ne participe pas
L'organisation suisse d'euthanasie Exit Suisse alémanique, qui n'a rien à voir avec «The Last Resort», prend prudemment ses distances. «L'intention initiale de Philip Nitschke est sans doute plus forte: une mort autodéterminée sans bénédiction médicale ni obstacles administratifs», déclare le directeur Berhard Sutter à Blick.
Toutefois, les patients suisses n'ont pas besoin de «Sarco». Le médicament administré aux membres d'Exit est sûr et largement accepté, et la collaboration avec les médecins qui établissent l'ordonnance fonctionne bien, selon Berhard Sutter. Il a également été constaté que les proches souhaitent être présents au moment de la mort, tout en tenant la main de la personne mourante. Ce qui est impossible avec la capsule de suicide.
Une enquête judiciaire devra trancher
Fiona Stewart et Florian Willet soulignent que chacun est libre de décider de la manière dont il souhaite mourir. Mais les réponses aux questions juridiques restent vagues. Les deux promoteurs pensent, en se basant sur les estimations de leurs propres avocats, qu'ils remplissent tous les critères. Première victoire partielle: selon Swissmedic, le «Sarco» n'est pas un dispositif médical et n'est donc pas soumis à autorisation.
Reste la question de la légalité. En 2011, le Conseil fédéral a décidé de renoncer à une réglementation explicite de l'assistance au suicide dans le droit pénal. Il part du principe que «les éventuels abus peuvent être combattus avec les moyens légaux existants». Une fois que le «Sarco» sera utilisé, il se pourrait que son utilisation fasse l'objet d'une enquête judiciaire. Et auquel cas, «The Last Resort» semble être armé.
La mort coûte peu
«The Last Resort» ne poursuit pas non plus de motifs financiers. L'adhésion est volontaire pour les éventuels utilisateurs. Le coût de l'aide à la mort est modeste: 18 francs pour l'azote liquide, sinon l'utilisation du «Sarco» est gratuite. Il faut simplement organiser à l'avance l'enlèvement et la crémation ou l'enterrement du corps.
Les personnes souhaitant mourir peuvent utiliser le «Sarco» au sommet des montagnes ou chez elles, grâce à sa taille et à son poids réduits ainsi qu'à sa fenêtre d'observation. Un «Sarco» à deux places pour les couples serait déjà en cours de développement. Mais les autorités n'ont probablement pas encore dit leur dernier mot.