Onzième mois de guerre à Gaza
Israël a déjà promis d'éliminer le nouveau chef du Hamas

Après onze mois de guerre, le risque d'une escalade brutale n'a jamais été aussi fort. Le Hamas vient de nommer son nouvel homme fort, Yahya Sinouar, qu'Israël a immédiatement promis d'éliminer.
Publié: 07.08.2024 à 12:11 heures
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Dernière mise à jour: 07.08.2024 à 13:11 heures
Photo: AFP
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AFP Agence France-Presse

La guerre dans la bande de Gaza est entrée mercredi dans son onzième mois, au moment où le Hamas défie Israël en portant à sa tête Yahya Sinouar, l'un des hommes les plus recherchés par ce pays, et que le conflit menace de s'étendre à travers le Moyen-Orient.

Israël a immédiatement promis «d'éliminer» Yahya Sinouar, qui remplace le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, assassiné le 31 juillet à Téhéran. Israël accuse Yahya Sinouar, âgé de 61 ans et jusqu'à présent chef du Hamas dans la bande de Gaza, d'être l'un des cerveaux de l'attaque sans précédent menée le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien, qui a déclenché la guerre.

Depuis cette date, alors que toutes les tentatives de médiation ont échoué, la guerre, qui a fait des dizaines de milliers de morts dans le petit territoire palestinien assiégé, a ravivé les tensions au Moyen-Orient, entre d'une part l'Iran et ses alliés, dont le Hezbollah libanais, et Israël de l'autre.

Riposte attendue après deux assassinats

Ces tensions ont redoublé après l'assassinat d'Ismaïl Haniyeh, attribué à Israël, et celui de Fouad Chokr, le chef militaire du Hezbollah mort le 30 juillet dans une frappe israélienne près de Beyrouth. Fouad Chokr est accusé par Israël d'être le responsable d'une attaque qui a tué 12 enfants et adolescents le 27 juillet sur le Golan syrien occupé et annexé.

Le Hezbollah et l'Iran sont «obligés de riposter» à ces assassinats, a affirmé mardi le chef du mouvement armé libanais, Hassan Nasrallah. Le Hezbollah ripostera «seul ou dans le cadre d'une réponse unifiée» de l'Iran et de ses alliés, et «quelles qu'en soient les conséquences», a-t-il ajouté.

Mercredi, l'Organisation de la coopération islamique (OCI) doit se réunir à Jeddah, en Arabie saoudite, à la demande de «la Palestine et l'Iran», pour parvenir à «une position islamique unifiée» dans la région, d'après un responsable de l'OCI.

Hassan Nasrallah, chef du mouvement armé libanais, a promis une riposte.
Photo: keystone-sda.ch

Course contre la montre pour l'Occident

Face aux risques d'une extension de la guerre, la communauté internationale s'est engagée dans une course contre la montre pour trouver des voies d'apaisement et relancer les négociations en vue d'un cessez-le-feu associé à la libération des otages retenus à Gaza. Les contacts diplomatiques se multiplient notamment entre les pays médiateurs dans la guerre à Gaza, Etats-Unis, Qatar et Egypte.

«Sinouar a été et reste le premier décisionnaire en ce qui concerne la conclusion d'un cessez-le-feu», a souligné mardi le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken. Pour la première fois, Antony Blinken a demandé publiquement à l'Iran et à Israël d'éviter une «escalade» vers un nouveau conflit militaire au Moyen-Orient.

«Nous sommes impliqués dans une intense diplomatie avec des alliés et des partenaires et faisons passer ce message directement à l'Iran. Nous avons communiqué ce message directement à Israël», a ajouté le secrétaire d'Etat, dont le pays est le premier allié d'Israël.

Une nomination qui envoie «un message fort»

Mais pour le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, la nomination de Yahya Sinouar à la tête du Hamas «est une raison supplémentaire de l'éliminer rapidement et de rayer de la carte cette ignoble organisation», considérée comme terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël.

«Le Hamas répond à l'assassinat», titrait mercredi en Une le quotidien libanais pro-Hezbollah Al-Akhbar, sous une photo de Yahya Sinouar. Un responsable du Hamas a affirmé mardi que cette nomination envoyait un «message fort» à Israël. Le Hezbollah a aussi évoqué un «message fort» et jugé que ce choix «confirmait que l'ennemi n'a pas su remplir ses objectifs» face au Hamas.

Après dix mois de guerre, l'armée israélienne poursuit son offensive terrestre et aérienne contre le Hamas, au pouvoir depuis 2007 à Gaza, notamment dans des zones dont elle avait affirmé avoir pris le contrôle mais où les combats ont repris.

Israël Katz, ministre israélien des Affaires étrangères, a été clair: le nouveau leader du Hamas sera éliminé.
Photo: keystone-sda.ch
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