Les valises étaient déjà prêtes, Victor Lussi (52 ans) et sa femme Karin (54 ans) devaient rentrer en Suisse le lendemain matin. Victor Lussi se trouvait encore dans le hall de son hôtel à Marrakech lorsque, soudain, tout l'immeuble s'est mis à trembler. «Les premières secondes, personne ne savait ce qui se passait. Mais ensuite, tout le monde a commencé à se précipiter hors de l'hôtel», raconte-t-il.
Pour cet homme de 52 ans originaire de Thônex à Genève, ce fut un moment effrayant. «Je n'ai jamais vécu quelque chose comme ça de toute ma vie, confie-t-il. On avait l'impression que quelqu'un soulevait le sol, on sentait le poids du bâtiment. J'en ai encore des frissons quand j'y pense.»
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Séparé de sa femme lors de l'évacuation
Après environ une minute, le tremblement s'est dissipé, mais pour le Suisse, le pire n'était pas encore passé. «Ma femme était déjà dans la chambre au moment du tremblement de terre. Je ne savais pas comment elle allait. J'avais peur pour elle.» Sa femme avait été emmenée du côté de la piscine de l'hôtel pour être évacuée, tandis que Victor Lussi lui-même devait attendre à l'entrée principale.
Il a finalement pu entrer en contact avec elle via le réseau WLAN de l'hôtel. «Quand elle m'a écrit qu'elle allait bien, c'était un énorme soulagement.» Dans un premier temps, ils n'ont pas pu retourner dans leur chambre. «Mais le personnel de l'hôtel a sorti des serviettes et des draps pour que nous puissions dormir sur les chaises longues».
Les gens dormaient dans la rue
Une fois la situation un peu plus sûre, Victor Lussi est retourné en courant à l'hôtel pour récupérer dans sa chambre les papiers les plus importants ainsi qu'une veste. «Ma femme était déjà en pyjama, elle n'a pu prendre que son téléphone portable en sortant en courant.» Une action pas tout à fait sans danger: «J'étais conscient qu'en cas de réplique, je devrais immédiatement faire demi-tour.»
Vers deux heures, le couple a ensuite pu regagner sa chambre. Comme leur hôtel a été construit pour résister aux tremblements de terre, il n'y a eu que peu de dégâts. En se rendant à l'aéroport, ils ont toutefois pu constater l'ampleur de la catastrophe: «Des familles entières ont passé la nuit au bord de la route et même sur des ronds-points. À l'aéroport aussi, de nombreuses personnes dormaient au sol.»
Les activités de l'aéroport peuvent toutefois se poursuivre. «On ne voit pas de gros dégâts», poursuit l'homme de 52 ans. Seules les boutiques duty free auraient subi quelques dégâts. Elles sont restées fermées.