Le 3 janvier dernier, un tribunal new-yorkais publiait 943 pages de documents judiciaires concernant l'affaire Epstein, trois ans et demi après la mort du prédateur sexuel. Des extraits des procès-verbaux et des interrogatoires ainsi qu'une liste de noms apparentés d'une manière ou d'une autre avec le scandale y figurent. Plus de 180 noms de contacts, connaissances, proches, victimes ou complices présumés du financier américain Jeffrey Epstein ont été révélés au grand public, dont Bill Clinton, Donald Trump ou encore Michael Jackson.
Deux autres vagues de révélations ont suivi les jours d'après, mettant en lumière de nouvelles dépositions, un entretien avec l'enquêteur en charge de l'affaire, ainsi que de nouveaux témoignages accablant notamment le Prince Andrew.
«Des viols, des viols et des viols»
Lundi, une quatrième pile de dossiers a été publiée. Les nouveaux fichiers contiennent de nouveaux clichés de jeunes femmes prises sur l'île de Little Saint James– ou île de l'orgie –, où les rencontres entre les personnalités et de jeunes mineurs avaient lieu. Les photos remonteraient à 2006.
La complice et compagne de Jeffrey Epstein Ghislaine Maxwell, qui avait nié avoir été présente à cette époque, figure également sur les clichés. La soixantenaire purge actuellement une peine de 20 ans de prison pour sa participation au réseau pédophile du richissime entrepreneur.
Les nouvelles photos dévoilées font partie d'un dossier concernant Sarah Ransome, une des victimes présumée du milliardaire défunt. La jeune femme avait déclaré s'être sentie comme un «jouet sexuel» des mois durant. Elle aurait même envisagé de fuir l'île privée à la nage, tant elle souffrait. Elle décrit cette période de sa vie de la sorte: «Des viols, des viols et des viols.»
Le terme «massage» était un mot codé
Les nouveaux documents avaient été précédemment scellés ou expurgés dans le cadre d'un litige entre Virginia Giuffre, une des victimes, et Ghislaine Maxwell. Les avocats de Virginia Giuffre ont déclaré que les photos prouvaient «clairement» la présence de la complice d'Epstein sur l'île de l'orgie, contredisant ainsi ses déclarations sous serment lorsqu'elle avait juré être «à peine là».
La semaine dernière, les avocats de la plaignante principale ont rendu public les 191 premiers dossiers non scellés, sur un total estimé à 240. Les 17 autres ont été dévoilés lundi en fin de matinée.
Selon Sarah Ransome, le terme «massage» était un mot codé pour les relations sexuelles qui avaient lieu entre l'entourage d'Epstein et les nombreuses filles qu'il employait. Engagées comme masseuses, elles étaient en réalité victimes de trafic sexuel.