La réaction de la Turquie — pourtant membre de l’OTAN — face à l’attaque russe contre l’Ukraine a été pour le moins modérée. Ankara ne s’est pas alignée sur les sanctions édictées par l’Union européenne contre le régime de Vladimir Poutine, au contraire de la Suisse. Les avions de l’armée du Kremlin peuvent par exemple continuer de survoler son territoire. «Notre porte est ouverte à tout le monde», a même récemment déclaré le président Recep Tayyip Erdogan lors de sa rencontre avec son homologue russe à Sotchi.
A lire aussi
De fait, la Turquie est devenue une destination de choix pour les oligarques. Indésirables partout en Europe, ils peuvent y acheter des maisons et y ancrer leurs yachts. Selon les autorités locales, depuis le début de la guerre en Ukraine, le nombre de propriétés vendues à des Russes a plus que doublé.
Le vaisseau de Dmitri Medvedev
Les entreprises créées par ces derniers en Turquie sont également en augmentation. Ils sont des milliers à avoir fui leur mère patrie en direction du Bosphore, écrit le «Wall Street Journal». Et à avoir recours aux cryptomonnaies et à l’argent liquide, notamment, pour contourner le blocage du système interbancaire Swift, qui facilite les transferts d’informations financières.
Objectif pour le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan, qui fournit également des armes à l’Ukraine: relancer son économie. Son message est clair. Tant que ces riches personnalités respectent le droit international, elles sont les bienvenues.
Parmi celles-ci, Roman Abramovitch, ancien propriétaire du club de football de Chelsea, y a amarré deux de ses bateaux. Et, toujours selon le «Wall Street Journal», l’ancien président russe Dmitri Medvedev aurait amarré son immense vaisseau de 74 mètres à Istanbul. Au total, les navires d’au moins dix oligarques ont été repérés sur les côtes turques.