Le viol et le meurtre de la Suissesse Rita N.* à Phuket a choqué la Thaïlande. L'employée de haut rang des services du Parlement à Berne en vacances avait disparu mardi, son corps a été retrouvé près d'une chute d'eau.
Les autorités ont mobilisé d'importants moyens pour analyser toutes les caméras vidéo à proximité de la scène du crime. La police a également offert une récompense de 200 000 bahts pour toute information permettant de résoudre cette affaire, l'équivalent de 5500 francs. Selon les standards thaïlandais, il s'agit d'une somme impressionnante, équivalente à une bonne année de salaire pour un travailleur.
Entre-temps, la police thaïlandaise a arrêté un suspect, comme le rapportent les médias locaux. Le suspect est un Thaïlandais de 27 ans. Selon les rapports, l'enregistrement d'une caméra de surveillance le montre en train de conduire un scooter près de la scène du crime. Les premiers rapports parlaient d'un ressortissant birman âgé de 33 ans.
Selon les informations de la police, le suspect est blessé, suite d'une bagarre et d'une chute récente selon les dires du jeune homme de 27 ans. L'auteur présumé a avoué à la suite d'un interrogatoire d'une heure et demie, a rapporté le plus grand journal thaïlandais "Thai Rath". La police avait déjà inspecté la scène du crime avec lui. On dit qu'il vivait de la vente d'orchidées sauvages qu'il cueillait dans la région.
Un pays en émoi
À Phuket, et dans d'autres parties de la Thaïlande, des personnes ont témoigné de leur sympathie pour les proches de la victime en, déposant des fleurs blanches et en allumant des bougies près du lieu du crime, comme l'a rapporté le plus grand journal thaïlandais «Thai Rath». Andrea Kotas Tammathin, consul honoraire de Suisse à Phuket, a également rendu un dernier hommage à la Suissesse tuée.
Un nouveau revers pour un secteur touristique déjà bien malmené
Outre l'émoi suscité par la violence du crime, le meurtre est également synonyme de désastre pour la réputation de la Thaïlande et pour Phuket en particulier. La destination balnéaire prisée des touristes occidentaux a été la première station balnéaire à s'ouvrir aux étrangers en juillet dans le cadre d'un programme pilote «bac à sable».
Phuket ouvre pour des voyageurs malgré le Covid-19 en Thaïlande
La pandémie de Covid a déjà largement conduit l'industrie touristique thaïlandaise au bord de la ruine. Phuket était considéré comme une rampe de lancement pour ramener lentement le pays à la normalité. Début août, la Thaïlande a également accueilli le ministre suisse des Affaires étrangères, Ignazio Cassis (60 ans), premier invité d'État de haut rang depuis près d'un an d'isolement.
Le meurtre de Phuket a également choqué les dirigeants de la Thaïlande. Les plus hautes sphères du gouvernement ont immédiatement envoyé leurs condoléances à l'ambassade de Suisse.
Le ministre du Tourisme Phiphat Ratchakitprakarn s'est déclarée horrifiée. Le meurtre présumé ébranle tous les efforts de la Thaïlande pour relancer son tourisme dévasté, a déclaré Phiphat vendredi : «Cet incident n'aurait pas dû se produire.»
Une affaire de meurtre similaire en 2014
La dernière grande affaire de meurtre de touristes s'est produite en 2014 sur l'île de Koh Tao. Deux Britanniques, Hannah Witheridge et David Miller, ont été retrouvés assassinés sur la plage tôt le matin. Les victimes avaient des blessures à la tête. Witheridge a été violée, Miller noyé.
Deux semaines plus tard, sous la pression de la chasse à l'homme, la police arrêtait deux migrants originaires de Birmanie, eux aussi. Sur la base d'échantillons d'ADN, les deux auteurs présumés ont ensuite été condamnés à mort. Il existe toutefois de sérieux doutes quant à la culpabilité des condamnés. Selon les experts, les échantillons d'ADN auraient été contaminés et les deux accusés auraient été massivement menacés pendant des heures d'interrogatoire. Un avocat leur a également été refusé.
La crainte de l'influence du meurtre de Rita N. sur le tourisme se base sur cette expérience de 2014: La mort des deux britanniques a suscité un tel émoi dans les médias étrangers que le nombre de touristes a chuté au cours des mois suivants.
Le tabloiï anglais «The Sun» a d'ores et déjà publié le titre «Island of Death» en relatant le meurtre de la Suissesse Rita N.