Un habitant fait une découverte macabre sur l'île thaïlandaise de Phuket jeudi: sur la rive de la cascade de Ton Ao Yon, très fréquentée par les touristes, le corps d'une femme flotte dans l'eau entre des pierres. Elle a des cheveux blonds et courts. Le visage est dans l'eau, le corps est recouvert d'une bâche noire. Un seul pied dépasse. Le jeune thaïlandais alerte immédiatement la police. La défunte est Rita N.*. Des effets personnels tels qu'un passeport, une carte de visite et des bijoux ont également été retrouvés sur les lieux.
L'affaire a déjà fait les gros titres en fin de semaine. Mais l'on apprend désormais que Rita a occupé un poste important au sein des services parlementaires du Parlement fédéral, et a eu des contacts professionnels avec des politiciens de haut rang. Le président du Conseil national Andreas Aebi et le président du Conseil des Etats Alex Kuprecht ont été informés de l'affaire jeudi soir.
Rita était à Phuket depuis la mi-juillet
Pour les enquêteurs, c'est clair: Rita a été victime d'un crime brutal. Sur la base des traces trouvées sur le site, la police thaïlandaise suppose que la Suissesse a d'abord été violée, puis tuée. Le crime a apparemment eu lieu il y a trois jours.
Selon la police, la Suissesse a voyagé seule de Singapour à Phuket le 13 juillet, puis a séjourné à l'hôtel Dusit Thani Laguna, sur la côte ouest de l'île, jusqu'au 27 juillet. Elle a ensuite changé d'hôtel pour se rendre au Mooring Resort. Un témoin a vu Rita quitter l'hôtel peu après 14 heures mardi et se diriger vers la plage. Depuis lors, plus aucune trace.
Le chef de la police personnellement chargé de l'enquête
Selon «Thai Rath», le plus grand journal thaïlandais, l'auteur du crime a traîné le corps jusqu'à l'eau et essayé de le lester avec des pierres, pour qu'il ne remonte pas à la surface. Plus loin dans le ruisseau, les enquêteurs ont trouvé un jean et des sous-vêtements, qui appartenaient à la défunte. Actuellement, toutes les caméras de surveillance autour de la zone concernée sont en cours de vérification.
Cette terrible affaire de meurtre ébranle également les autorités thaïlandaises: probablement car Rita provient du cercle restreint de l'establishment politique suisse, de par son travail. Le plus haut responsable de la police du pays a personnellement annoncé vendredi à midi, heure locale, qu'il allait se pencher sur l'enquête. «Je ferai tout mon possible pour attraper moi-même les coupables dès que possible», a déclaré Suwat Jangyodsuk. Il s'est rendu à Phuket vendredi pour superviser l'enquête. Désormais, une récompense de 5'000 francs est également promise à quiconque retrouve le-les criminel-s.
La consule honoraire suisse à Phuket s'est dite «choquée» par ces événements. «C'est un jour triste pour l'île», a déclaré Andrea Kotas Tammathin lors d'une conférence de presse spécialement convoquée. L'ampleur de la conférence, avec de nombreuses autorités et journalistes thaïlandais, montre également que l'affaire est d'une importance exceptionnelle.
L'ambassade Suisse en contact avec les autorités
En réponse à la sollicitation de Blick, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a confirmé le décès. «L'ambassade de Suisse en Thaïlande est en contact avec les autorités compétentes sur place, et le DFAE à Berne avec les proches en Suisse.»
Comme l'écrit le «Bangkok Post», la victime avait voyagé de Singapour à Phuket le 13 juillet. Depuis le 1er juillet, le programme dit «Sandbox» est en vigueur à Phuket. Cela permet aux voyageurs vaccinés de se rendre sur l'île de vacances populaire sans être soumis à la quarantaine.
L'incident concerne également le gouvernement thaïlandais. Il a été annoncé jeudi soir (heure locale) que le ministre thaïlandais des Affaires étrangères, Don Pramudwinai, avait présenté ses condoléances à l'ambassadeur suisse en Thaïlande.
(chat/hah/kes/zis)
*Le nom a été changé