Taïwan travaillera avec les Etats-Unis pour faire face à «l'expansionnisme autoritaire», a déclaré ce mercredi le président Lai Ching-te à une deuxième délégation de parlementaires américains venus lui rendre visite, une semaine après des manœuvres militaires de la Chine autour de l'île.
Sur les tensions entre la Chine et Taïwan
La semaine dernière, la Chine a organisé des exercices mobilisant des navires et des avions militaires chargés de munitions réelles, trois jours après le discours d'investiture de Lai Ching-te, perçu par la Chine comme un «aveu de l'indépendance» de l'île. La Chine estime que Taïwan fait partie de son territoire et se dit prête à le reconquérir par la force si nécessaire.
«Travailler ensemble»
S'adressant mercredi à cette délégation, le nouveau président a appelé au soutien continu de l'allié le plus puissant de Taipei. «Pour relever le défi de la pandémie, nous nous sommes entraidés. Maintenant que nous faisons face à l'expansionnisme autoritaire, nous continuons à travailler ensemble», a déclaré Lai Ching-te lors d'une rencontre avec des sénateurs américains.
Le président taïwanais avait déjà reçu lundi la visite d'une autre délégation de la Chambre des représentants, menée par le républicain Michael McCaul, président de la Commission des Affaires étrangères de cette Chambre. «A l'avenir, nous ferons tout notre possible pour sauvegarder la démocratie et faire en sorte qu'elle brille dans le monde», a-t-il ajouté.
Eventuelles sanctions américaines
La sénatrice démocrate Tammy Duckworth a indiqué à Lai Ching-te qu'il pouvait compter sur la délégation pour être toujours présente au côté de Taïwan. Elle a également annoncé qu'elle se joindrait au «Stand With Taiwan Act» du sénateur républicain Dan Sullivan, un projet de loi visant à imposer des sanctions économiques, énergétiques ou financières à la Chine en cas d'intervention ou de recours à la force à Taïwan.
Pour Dan Sullivan, la visite soulignait le «soutien bipartite et solide comme le roc» à Taïwan. La délégation comptait aussi la présence des sénateurs démocrates Chris Coons et Laphonza Butler.
Rencontre «sournoise»
Du côté chinois, le ministère des Affaires étrangères a critiqué la rencontre qu'il a qualifiée de «sournoise», et qui «envoie un signal gravement erroné à la force séparatiste pour l'indépendance de Taïwan». La Chine a affirmé mercredi qu'elle maintiendra la pression militaire sur Taïwan aussi longtemps que les provocations «indépendantistes» de l'île autonome se poursuivront.
Estimant que Taïwan fait partie de son territoire, elle se dit prête à le reconquérir par la force si nécessaire. Mercredi, le bureau des affaires taïwanaises (TAO) de Pékin a annoncé que d'autres manœuvres militaires pourraient suivre celles de la semaine dernière, baptisées «Joint Sword-2024A» (ou «épées tranchantes unies-2024A»).
«Nous devons punir cela»
«Tant que les provocations en faveur de l'indépendance de Taïwan se poursuivront, les actions de l'armée populaire de libération (APL) pour défendre la souveraineté nationale et l'intégrité territoriale se poursuivront», a déclaré Zhu Fenglian, porte-parole du TAO.
Elle a qualifié la rhétorique du président Lai Ching-te d'«extrêmement imprudente», ajoutant qu'elle «risquait» d'entraîner «inévitablement une guerre dans le détroit de Taïwan et causer de graves dommages à nos compatriotes de Taïwan».
«Nous ne tolérerons, ne cautionnerons ou n'autoriserons jamais cela et nous devons contrecarrer et punir cela», a-t-elle déclaré. «Plus la provocation est grande, plus la riposte est forte.»