Le dirigeant biélorusse Alexandre Loukachenko est en guerre contre l’Occident. Le dernier dictateur d’Europe l’a clairement fait savoir dans une rare interview accordée à la chaîne de télévision britannique BBC. Il y lance des insultes et des théories du complot.
Le journaliste Steve Rosenberg tente de parler avec Alexandre Loukachenko de la crise migratoire, des élections truquées et des arrestations. Une entreprise pas si simple, comme on peut rapidement s’en rendre compte.
Dans la confrontation pure
La crise migratoire à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie s’aggrave. L’Occident considère la Biélorussie comme responsable. Interrogé à ce sujet, le président biélorusse passe directement à la confrontation. Il nie avoir fait venir les réfugiés par avion pour les faire passer la frontière et rejette la faute sur les autres.
Le politicien clarifie aussi son rapport à l’Union Européenne. «Je n’en ai rien à foutre de ce que l’on pense du président de la Biélorussie dans l’UE. Ce n’est pas l’UE qui m’a élu!»
Il voit des complots partout
Le politicien semble flairer des complots occidentaux partout. Les fondations et ONG allemandes, britanniques et américaines seraient derrière les manifestations qui dénoncent ses pratiques, dit-il.
Interrogé sur la répression brutale de ses opposants, qui l’accusent d’avoir truqué les élections et qui sont descendus dans la rue par milliers, Alexandre Loukachenko s’écrie: «D’accord, d’accord, je l’admets. J’admets qu’ils ont été battus. Mais eux ont battu des policiers. Ça, vous ne l’avez pas montré!»
«Vous avez financé les soulèvements de l’année dernière! Vous avez tout dirigé depuis la Pologne! Et derrière vous, il y avait les Américains.» Peu après, il se lève. Alors qu’il s’éloigne du micro, on l’entend dire au journaliste: «Ne soyez pas offensé! Cette interview était votre idée!»
«On les liquidera dans un avenir proche»
Alexandre Loukachenko en est convaincu, l’Occident travaillerait en coulisses en Biélorussie pour déclencher une «nouvelle guerre». Selon lui, l’Occident est frustré parce que son régime totalitaire «a détruit toutes vos petites structures, vos ONG et toutes les autres».
La BBC souligne que 270 ONG ont justement été fermées en Biélorussie depuis juillet dernier. À ce moment-là, Loukachenko s’emporte. «Nous allons massacrer tous ces enfoirés que vous, l’Occident, avez financés! Si on ne les a pas encore liquidés, ce sera fait dans un avenir proche», conclut le président biélorusse. Le ton restera menaçant.
(Adaptation par Alexandre Cudré)