L'objectif apparaît désormais à portée de main: le juge au procès historique de Donald Trump, Juan Merchan, espère conclure vendredi le laborieux processus de sélection du jury pour entrer dès lundi dans le cœur du dossier.
«Nous avons notre jury», a déclaré le juge jeudi en fin d'après-midi, peu avant d'ajourner le procès. «Choisissons nos suppléants», a-t-il ajouté, se disant «optimiste» de parvenir avant la fin de semaine à la sélection des cinq jurés suppléants de plus, sur les six nécessaires. C'est ce jury qui devra déterminer si le républicain s'est rendu coupable ou non des faits qui lui sont reprochés.
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«Un procès très injuste»
Premier ex-président américain à comparaître dans un procès pénal, Donald Trump est jugé dans une affaire de paiements dissimulés pour acheter le silence d'une ancienne star de films X, Stormy Daniels. Et ce, à quelques jours du scrutin de 2016 qu'il avait remporté sur le fil face à la candidate démocrate Hillary Clinton.
Au terme d'une nouvelle journée passée à assister au défilé de citoyens anonymes dont la vie est scrutée au microscope pour détecter d'éventuels préjugés et partis pris, le candidat républicain au scrutin présidentiel du 5 novembre a de nouveau fulminé contre «un procès très injuste» qui l'empêche de faire campagne à sa guise.
«Je devrais être dans plein d'endroits en train de faire campagne», a-t-il protesté devant les journalistes, alors que son rival Joe Biden a passé le début de semaine en Pennsylvanie (nord-est), Etat crucial pour l'élection à venir. «Je suis assis ici depuis des jours, du matin au soir, dans cette salle gelée», s'est-il lamenté. Ses avocats ont demandé en vain à l'accusation de leur fournir la liste des trois premiers témoins qu'elle compte appeler à la barre.
Une peine de prison possible
Plus de trois ans après avoir quitté la Maison Blanche dans le chaos, Donald Trump encourt en théorie une peine de prison. Cela ne l'empêcherait pas de se retrouver face au président sortant démocrate Joe Biden, pour une revanche de l'élection de 2020, mais projetterait la campagne dans l'inconnu.
S'il était déclaré non coupable, ce serait en revanche un succès majeur pour le candidat républicain. D'autant plus qu'il est parvenu à force de recours à différer ses trois autres procès au pénal, deux pour tentatives illicites d'inverser les résultats de l'élection de 2020, et un pour gestion supposément désinvolte de documents classifiés.
(AFP)