Les sanctions? Même pas mal!
Vladimir Poutine promet la victoire en Ukraine et une Russie qui «va de l'avant»

La Russie «va de l'avant»: Vladimir Poutine, ragaillardi par les difficultés de l'Ukraine, a affiché jeudi sa confiance en une victoire lors d'une séance de questions-réponses, une semaine après avoir annoncé son intention de rester au Kremlin.
Publié: 14.12.2023 à 16:41 heures
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Dernière mise à jour: 14.12.2023 à 16:44 heures
Vladimir Poutine a affiché jeudi sa confiance en une victoire en Ukraine, lors d'une séance de questions-réponses.
Photo: AFP

Confiant qu'en 2024 le temps jouera en sa faveur en Ukraine et que les revers de son armée en 2022 appartiennent au passé, Vladimir Poutine a repris à l'exercice des questions réponses de la presse et des citoyens, un exercice auquel il avait renoncé l'année dernière.

Interrogé sur les assauts menés par l'armée russe depuis la fin de la contre-offensive avortée des Ukrainiens, le président russe a affiché sa satisfaction. «Pratiquement sur toute la longueur de la ligne de contact, nos forces armées améliorent leurs positions», a-t-il affirmé.

Intraitable sur ses objectifs

Sur l'Ukraine, il a clairement signifié, après près de deux ans de combats meurtriers, que ses objectifs étaient inchangés : chasser le pouvoir actuel, qu'il qualifie de nazi, et détruire les capacités militaires de son voisin pro-occidental pour lui imposer une neutralité. «Je vous rappelle ce dont nous avons parlé: la dénazification et la démilitarisation de l'Ukraine, son statut de neutralité», a-t-il déclaré, ajoutant que la solution «sera négociée ou obtenue par la force».

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Interrogé sur la résistance de l'économie aux sanctions, il s'est montré tout aussi confiant. Son pays dispose d'une «marge de sécurité suffisante» du fait de la «forte consolidation de la société russe», la «stabilité du système financier et économique du pays» et de «l'augmentation des capacités militaires» de Moscou. Cette marge est «suffisante non seulement pour se sentir en confiance, mais aussi pour aller de l'avant».

Vladimir Poutine répond depuis la mi-journée à Moscou aux questions, triées par le Kremlin, de journalistes et de citoyens pour faire le «bilan de l'année». D'ordinaire il a deux rendez-vous de ce type par an: l'un avec la presse, l'autre avec ses compatriotes. Cette fois-ci les exercices ont été fusionnés et l'an passé ils avaient été annulés, les troupes russes essuyant des revers et l'économie souffrant sous les sanctions.

42 drones russes, contre 9 drones ukrainiens

À présent, Vladimir Poutine, qui a annoncé la semaine dernière son intention de rester au Kremlin à l'occasion de la présidentielle de mars 2024, affiche son optimisme. Sur le front, la contre-offensive estivale ukrainienne a échoué et les forces de Moscou ont repris l'initiative, grignotant du terrain depuis plusieurs semaines.

L'armée russe a lancé dans la seule nuit de mercredi à jeudi 42 drones contre le sud ukrainien. L'Ukraine a dit en avoir abattu 41, mais l'ampleur de l'attaque illustre la pression militaire croissante qu'exerce Moscou. Mardi, c'est la capitale ukrainienne qui avait été visée par dix missiles qui, selon les autorités ukrainiennes, ont tous été neutralisés en vol. Mais les débris ont fait une cinquantaine de blessés en retombant, le bilan le plus lourd à Kiev depuis des mois.

L'armée ukrainienne a de son côté lancé neuf drones explosifs en direction de la Russie dans la nuit de mercredi à jeudi. Selon le ministère russe de la Défense, tous ont été abattus.

Poutine peut également se satisfaire de voir les soutiens occidentaux de l'Ukraine se quereller sur la poursuite de leur aide militaire et sur les perspectives d'adhésion de l'Ukraine à l'UE. Malgré les tentatives de l'Occident de l'isoler, Vladimir Poutine a entamé un retour sur la scène internationale avec de récents voyages aux Emirats arabes unis et en Arabie saoudite, où il a été reçu avec les honneurs, nonobstant le mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale à son encontre.

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Après quelques turbulences, l'économie russe semble pour le moment absorber le choc des sanctions, même si leurs effets à plus long terme peuvent être dévastateurs. Le président russe a souligné attendre à une croissance du PIB de 3,5% cette année: «Cela signifie que nous avons rattrapé notre retard et que nous avons fait un grand pas en avant». Moscou continue dans l'immédiat de vendre ses hydrocarbures, engrangeant suffisamment de revenus pour financer l'effort de guerre et orienter l'économie sur la production d'armements et de munitions.

2 millions de questions envoyées à Poutine

Selon la télévision russe, plus de 2 millions de questions ont été envoyées à Vladimir Poutine pour l'émission de jeudi, couvrant le conflit en Ukraine mais aussi des problèmes de la vie quotidienne. Il devrait donc détailler aussi ses ambitions pour un nouveau mandat, jusqu'en 2030 année de ses 78 ans. Faute de véritable opposition, méthodiquement éradiquée par le Kremlin, sa victoire en mars 2024 paraît évidente.

Son principal détracteur, le militant anticorruption emprisonné Alexeï Navalny, est d'ailleurs introuvable depuis plus d'une semaine. Cela pourrait signifier son transfert vers une colonie pénitentiaire aux conditions de détention encore plus rudes, où il devra purger sa peine de 19 ans de prison pour «extrémisme».

(AFP)

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