Selon OVD-Info, organisation spécialisée dans le décompte des arrestations, les mobilisations ont eu lieu dans au moins 38 villes du pays. Il s'agit des plus importantes protestations en Russie depuis celles ayant suivi l'annonce de l'offensive de Moscou en Ukraine fin février.
Les journalistes de l'AFP à Moscou ont vu au moins 50 interpellations sur l'une des artères centrales de la capitale. A Saint-Pétersbourg, la deuxième ville de Russie, un bus entier de personnes arrêtées a été emmené par la police dans le centre. Les manifestants scandaient «Non à la guerre!» et «Pas de mobilisation!»
«Tout le monde a peur. Je suis pour la paix et je ne veux pas avoir à tirer. Mais c'est très dangereux de sortir maintenant, sinon il y aurait eu beaucoup plus de gens», a expliqué un manifestant à Saint-Pétersbourg, Vassili Fedorov, étudiant qui arbore un emblème pacifiste sur sa poitrine.
«J'ai peur pour moi, pour mon frère»
Alexeï Zavarki, 60 ans, regrette lui la réponse policière immédiate aux rassemblements. «Je suis venu participer, mais il semble qu'ils ont déjà embarqué tout le monde», dit-il, avant d'ajouter: «Je ne sais pas où nous allons, ce régime a signé son arrêt de mort, détruit la jeunesse.»
«J'ai peur pour moi, pour mon frère, qui a 25 ans et qui a fait son service militaire. Il peut être appelé, explique Oksana Sidorenko, étudiante. Pourquoi mon avenir est-il décidé à ma place?»
Dans une adresse à la nation mercredi matin, Vladimir Poutine a décrété une mobilisation partielle des réservistes russes pour l'offensive en Ukraine et assuré qu'il était prêt à utiliser «tous les moyens» dans son arsenal face à l'Occident.
(ATS)