«Nous utiliserons certainement tous les moyens à notre disposition pour protéger la Russie et notre peuple», a affirmé le président russe dans une allocution télévisée enregistrée.
«Ce n’est pas du bluff», a-t-il mis en garde, après avoir accusé l’Occident de vouloir «détruire» la Russie.
Mobilisation partielle
Le président russe Vladimir Poutine a annoncé mercredi une «mobilisation partielle» des Russes en âge de combattre. Cette décision ouvre la voie à une escalade majeure dans le conflit en Ukraine.
«J’estime nécessaire de soutenir la proposition (du ministère de la Défense) de mobilisation partielle des citoyens en réserve, ceux qui ont déjà servi […] et qui ont une expérience pertinente», a déclaré M. Poutine dans une allocution télévisée enregistrée.
«Le décret sur la mobilisation partielle est signé» et entrera en vigueur «aujourd’hui», a ajouté le président russe. «Nous ne parlons que de mobilisation partielle», a souligné le président russe, alors que des rumeurs sur une mobilisation générale courraient ces dernières heures.
Une annonce moquée par l'International
L'annonce par Moscou de la mobilisation partielle en Russie et de «référendums» d'annexion de territoires ukrainiens est un «signe de faiblesse, de l'échec russe», a estimé mercredi l'ambassadrice américaine en Ukraine Bridget Brink.
«Des référendums simulacres et une mobilisation sont des signes de faiblesse, de l'échec russe», a écrit Bridget Brink sur Twitter tout en assurant que son pays allait continuer à «soutenir l'Ukraine aussi longtemps qu'il le faudra».
Un conseiller de la présidence ukrainienne Mykhaïlo Podoliak s'est lui moqué des annonces du Kremlin, rappelant l'échec du plan russe d'une guerre éclair en Ukraine et les négations par Moscou de ses échecs militaires en Ukraine.
«Les Russes qui ont exigé la destruction de l'Ukraine ont fini par obtenir: 1. Mobilisation. 2. Frontières fermées, blocage des comptes bancaires. 3. Prison pour désertion. Tout est toujours conforme au plan, n'est-ce pas ? La vie a un grand sens de l'humour», a twitté le conseiller de la présidence.
«Régime nazi de Kiev»
Face à «la menace» représentée selon lui par «le régime nazi de Kiev», soutenu financièrement et militairement par l’Occident, «nous utiliserons certainement tous les moyens à notre disposition pour protéger la Russie et notre peuple», a également averti Vladimir Poutine, faisant allusion aux armes nucléaires.
«Le but de l’Ouest est d’affaiblir, de diviser et de détruire la Russie», a lancé le président russe dans son allocution. Selon lui, l’Occident souhaite «supprimer les centres de développement souverains et indépendants» dans le monde pour se renforcer.
Près de 6000 morts
La Russie a reconnu mercredi un bilan de 5937 soldats tués depuis le début de son offensive en Ukraine fin février, un bilan largement en deçà des estimations ukrainiennes et occidentales.
«Nos pertes à ce jour sont de 5937 morts», a déclaré le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou dans un entretien à la chaîne de télévision Russie-24, après avoir affirmé que la Russie ne combattait «pas tant l’Ukraine que l’Occident» chez son voisin quelques minutes après la décision du président Vladimir Poutine de décréter une mobilisation partielle.
300’000 réservistes
Le pays va mobiliser 300’000 réservistes pour renforcer ses troupes en Ukraine, a annoncé le ministre de la Défense Sergueï Choïgou, prévenant que cela ne représentait qu’une partie infime du nombre de personnes mobilisables dans le pays.
«300’000 réservistes seront appelés», a-t-il dit, interrogé lors d’un entretien télévisé sur le nombre de personnes qui seront appelés après la décision de Vladimir Poutine de décréter une mobilisation partielle. Selon le ministre, la Russie dispose d’un potentiel de mobilisation de quelque 25 millions de personnes.
(ATS)