L’Europe est-elle sur le point de voir à nouveau la guerre sur son sol? Alors que Poutine a reconnu unilatéralement l’indépendance des régions séparatistes pro-russes de Donetsk et de Lougansk et que ses chars se tiennent prêts à la frontière, le Parlement russe doit confirmer la tenue d’une opération de «maintien de la paix» à l’intérieur de ces zones. Le reste du monde craint une invasion.
Le DFAE réagit
Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a condamné la reconnaissance par la Russie des régions ukrainiennes de Lougansk et de Donetsk comme des républiques populaires indépendantes. C’est ce qu’écrit le DFAE sur Twitter.
Cette reconnaissance est une «attaque contre l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’Ukraine» et contre les accords de Minsk, affirme le Département fédéral des affaires étrangères. La Suisse appelle la Russie à respecter ses obligations internationales et à revenir sur sa décision.
Des propos similaires ont été tenus par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
Le président ukrainien combatif
Quant au principal politicien concerné par les décrets de Poutine, le président de l’Ukraine Volodymyr Zelensky, il s’est adressé à son peuple dans la nuit de lundi à mardi, déclarant: «Nous n’avons peur de rien ni de personne. Nous attendons de nos partenaires des mesures de soutien claires et efficaces.» Autrement dit: si la Russie envahit son territoire, il attend du soutien de la part de l'Occident.
L’ancien président de l’Ukraine, Petro Porochenko, s’est également exprimé. Sur Facebook, il accuse le Kremlin de vouloir pousser le monde au bord d’une nouvelle guerre mondiale. «Poutine a choisi la confrontation et a détruit l’équilibre des lois internationales mis au point après la Guerre froide.»
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Et de poursuite: «Poutine déteste tellement notre souveraineté, notre indépendance lui fait tellement mal qu’il est prêt à toutes sortes de folies. Il n’y a pas d’autre mot que la folie.»
Les Occidentaux graves et déterminés
Du côté britannique, le ton est également grave. Le Premier ministre Boris Johnson a lui aussi dénoncé la violation du droit international et déclaré lundi soir à Londres qu’il s’agit d’un «mauvais présage, un signal très sombre».
«Cette mesure ne restera pas sans réponse», a fait savoir le porte-parole du gouvernement allemand après une conversation téléphonique lundi soir entre le chancelier allemand Olaf Scholz et les présidents américain Joe Biden et français Emmanuel Macron.
L’Allemagne, la France et les Etats-Unis se sont montrés unis. Les trois interlocuteurs «sont tombés d’accord sur le fait que cette décision unilatérale de la Russie constitue une violation claire des accords de Minsk».
(Adaptation par Alexandre Cudré)