«Nous demandons aux dirigeants du monde de s'engager à dire: 'Plus jamais cela'», écrivent dans une lettre ouverte les signataires, dont l'ancien secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et le président du Timor oriental et prix Nobel de la paix 1996 José Manuel Ramos-Horta.
Sur le Covid-19
D'autres prix Nobel et d'anciens dirigeants de plus de 40 pays, aux côtés de responsables onusiens se sont joints à l'appel, coordonné par la coalition d'ONG «People's Vaccine Alliance», pour marquer le troisième anniversaire de la pandémie. Avec la fin de la crise du Covid-19 en vue, «le monde est à un moment crucial», écrivent-ils.
Les vaccins appartiennent «au peuple», estiment-ils, car «les gouvernements ont versé l'argent des contribuables par milliards dans la recherche, le développement et les commandes anticipées» qui ont permis aux laboratoires de «réduire leurs risques» financiers.
«Les sociétés pharmaceutiques ont maximisé leurs profits»
Mais «au lieu de déployer des vaccins, des tests et des traitements en fonction des besoins, les sociétés pharmaceutiques ont maximisé leurs profits en vendant d'abord des doses aux pays les plus riches», dénoncent-ils. La lettre fait référence à une étude de 2022 dans la revue scientifique Nature, estimant que 1,3 million de vies auraient pu être sauvées si les vaccins avaient été répartis équitablement en 2021, ce qui équivaut à «un décès évitable toutes les 24 heures».
Ils demandent aussi aux gouvernements de s'entendre sur la question épineuse de la levée automatique des brevets en cas d'urgence internationale de santé publique.«Les dirigeants mondiaux peuvent commencer à résoudre les problèmes structurels de santé mondiale qui ont freiné la réponse au Covid-19, au VIH et au sida et à d'autres maladies», affirment-ils. «Les décisions prises maintenant détermineront comment le monde se prépare et répond aux futures crises sanitaires mondiales».
Les signataires appellent à des investissements à grande échelle pour développer l'innovation scientifique et la capacité de fabrication dans les pays du sud, afin de garantir que les vaccins et les traitements puissent être rapidement développés et déployés dans toutes les régions.
Selon l'ONU, moins d'un tiers de la population dans les pays pauvres a reçu au moins une dose de vaccin, contre les trois quarts dans les pays riches.
(ATS)