Les haut-parleurs balancent «America First» du chanteur de country Merle Haggard. Le vice-candidat républicain J. D. Vance entre dans la salle, les gens se lèvent, applaudissent, dansent, acclament. «J. D. est l'avenir de notre parti», s'exclame une déléguée républicaine de l'Arizona.
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C'est bien de l'avenir dont il était question lors de la deuxième soirée de la convention républicaine à Milwaukee. Elle a tourné à la démonstration de force pour l'année 2028, moment où Donald Trump ne pourra plus se présenter à la Maison-Blanche.
Trump observe ses possibles successeurs
J.D Vance a pris place dans la tribune d'honneur, en restant silencieux. Le sénateur de l'Ohio pourrait devenir le futur chef du parti. Il pourrait aussi faire partie de la liste de ceux qui se battront pour l'investiture républicaine en 2028. Trois d'entre eux sont montés sur scène tandis que l'ancien président observait le spectacle depuis les tribunes.
L'entrepreneur Vivek Ramaswamy a commencé son discours à la fois divertissant et pointu par une blague. «Il y a un an, j'étais candidat à la présidence, et j'ai réussi l'impossible: vous pouvez tous prononcer mon nom.»
L'homme a indiqué vouloir s'engager pour des frontières sûres et pour l'expulsion des immigrés illégaux. «En tant qu'enfant d'immigrés légaux, je pense que la première étape dans ce pays ne doit pas être d'enfreindre la loi.» Vivek Ramaswamy a admis que les États-Unis étaient un pays divisé et a proposé une recette pour l'unir: «Le succès et l'excellence.»
Un discours conciliant de Nikki Haley
A 20h27, l'ancienne ambassadrice de l'ONU Nikki Haley, l'adversaire la plus virulente de Trump lors des primaires, est montée sur scène. Les applaudissements sont restés modérés, car la hache de guerre n'est pas encore enterrée entre les deux républicains.
Nikki Haley a alors tout simplement fait ce qu'elle devait faire pour pouvoir rester dans le parti. «Le président Trump m'a demandé de m'exprimer ici au nom de l'unité. C'était une invitation amicale et je l'ai acceptée avec plaisir», a-t-elle déclaré pour la paix des ménages avant de reprendre: «Donald Trump a tout mon soutien.» Les acclamations ont alors rempli la salle et la caméra s'est focalisée sur Donald Trump qui a lâché un petit rire.
Elle a ensuite prononcé un discours courageux et n'a pas hésité à souligner ses différences avec le milliardaire. «Il n'est pas nécessaire d'être d'accord à 100% avec Donald Trump pour voter pour lui.»
Enfin, elle a avancé un argument de fond en faveur de la politique étrangère de Trump, qu'elle a vécue de près en tant qu'ambassadrice à l'ONU. Sous Barack Obama, Vladimir Poutine avait occupé la Crimée, et sous le président Joe Biden, il a attaqué toute l'Ukraine. «Lorsque Trump était président, Poutine n'occupait aucun pays. Un président fort ne déclenche pas de guerre, il empêche les guerres», a-t-elle tonné. Nikki Haley a ensuite prononcé un discours conciliant, avec lequel elle préserve ses chances de se présenter à nouveau à la fonction suprême du pays en 2028.
Un discours sans relief de Ron DeSantis
Le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, a quant à lui pris la parole à une heure de grande écoute. Et on a vite compris pourquoi il avait littéralement chuté lors des primaires. Il a parlé d'une voix rauque, n'a pas prononcé de discours, mais a récité une liste de thèmes républicains. Un peu de Reagan, un peu de Lincoln, à la fin un peu de Trump. Sa prestation est restée sans relief.
Parmi les espoirs républicains, Nikki Haley et Vivek Ramaswamy se sont distingués. Si J.D Vance est resté discret, il a pu s'assoir à côté de Trump.