«Les fils de p*** en prison!»
Javier Milei promet de «défendre la République» après les violences de mercredi

Le président argentin Javier Milei promet des sanctions sévères après les violences lors d'une manifestation à Buenos Aires. 45 blessés et plus de 100 arrestations ont été signalés. Le gouvernement dépose une plainte pour sédition.
Publié: 17:54 heures
Le président argentin Javier Milei promet des sanctions sévères après les violences lors d'une manifestation à Buenos Aires.
Photo: Getty Images
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AFP Agence France-Presse

Le président argentin Javier Milei a promis vendredi de «défendre la République» et de mettre en prison les «fils de pute» pour les violences en marge d'une manifestation mercredi qui ont fait 45 blessés et plus d'une centaine d'interpellations.

«Les gentils sont ceux en bleu (la police), et les fils de pute ceux qui se promènent avec un foulard sur le visage, cassent et brûlent des voitures et menacent tout le monde», a tonné Javier Milei lors d'un discours à la grande foire annuelle ExpoAgro à Buenos Aires. «Ceux-là doivent aller en prison, et nous allons les mettre en prison, nous allons défendre la République, parce que ce n'est pas à moi qu'ils s'en prennent, ils s'en prennent à vous, moi je ne suis qu'au milieu», a-t-il ajouté, sortant du cadre de son discours consacré au secteur agricole.

Dans les heurts les plus violents à ce jour en 15 mois de présidence utralibérale de Javier Milei, 45 personnes ont été blessées, dont 20 policiers et 25 civils, et 124 personnes interpellées, la quasi-totalité remis en liberté peu après. Un photojournaliste argentin de 35 ans a été grièvement blessé à la tête par un tir tendu de grenade lacrymogène, et après une opération demeurait vendredi «dans un état grave», a déclaré son père à des médias.

«Une sédition» contre le gouvernement

Les heurts, pendant de deux heures, sont survenus lors d'une manifestation pour la défense des retraites, à laquelle s'étaient joints des membres de groupes de supporters de divers clubs de football, mais aussi, selon les autorités, des casseurs organisés visant «une déstabilisation totale». Le gouvernement a contre-attaqué vendredi au pénal, en déposant une plainte pour «sédition», et demandé la récusation de la juge qui a remis en liberté 114 interpellés, la plupart d'entre eux arrêtés pour résistance à l'autorité.

La plainte, auprès d'un juge fédéral, considère que «la violence a été maquillée en une protestation sociale mais en réalité a eu pour objectif clair de déstabiliser le gouvernement du président Javier Milei». Formellement, elle dénonce une «sédition, atteinte a l'ordre constitutionnel et à la vie démocratique, et association illégale aggravée». La plainte sollicité également la «déclaration d'incompétence» de la juge Karina Andrade pour «non intervention», en d'autres termes manquement à son devoir.

La magistrate s'est défendue vendredi des remises en liberté, affirmant que «la procédure n'a pas été suivie, l'ABC des interpellations» et qu'elle n'avait à sa disposition aucun élément disant pour quoi exactement les détenus étaient arrêtés, ou pour quoi ils devraient rester en détention. Faute de quoi, a-t-elle expliqué, elle n'a fait qu'appliquer la «priorité des droits», en l'occurrence le droit à manifester, et a procédé aux remises en liberté.

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