Les tensions autour de la centrale nucléaire ukrainienne située sur la ligne de front de la guerre continuent de s’aggraver. Lors d’une conversation téléphonique avec le président français Emmanuel Macron vendredi, rendue public, le président russe a accusé l’armée ukrainienne de risquer une «grande catastrophe» en tirant sur la centrale.
«Il y a un risque de catastrophe à grande échelle qui pourrait conduire à une contamination radioactive de vastes zones», a avancé Vladimir Poutine. Les présidents russes et français avaient déjà échangé sur la question en mars. A l’époque Vladimir Poutine avait évoqué sa prétendue inquiétude de voir des saboteurs attaquer la centrale. Les forces russes occupent les alentours de Zaporijjia et la centrale depuis les premières semaines de la guerre.
Quels sont les risques?
Après cette proclamation, les spéculations vont désormais bon train. Certains craignent que Vladimir Poutine planifie une attaque et le cache sous couvert de ses allégations incriminant l’Ukraine. Mais les deux camps continuent de s’accuser mutuellement de planifier une offensive contre la centrale dans les jours à venir.
Alors que le ministère russe de la Défense a affirmé que l’armée ukrainienne préparait une «attaque terroriste» à Zaporijjia, le service de renseignement militaire ukrainien répond que l’avertissement russe est en réalité un prétexte pour justifier une réaction de Moscou. Que ce soit un camp ou l’autre qui passe à l’action, des tirs pourraient endommager la centrale et provoquer de graves émanations de radiations.
Des employés russes évacués
Selon le «New York Times», les experts russes de la centrale nucléaire et les ingénieurs de Rosatom, entreprise publique russe spécialisée dans le secteur de l’énergie nucléaire, ont quitté l’installation jeudi déjà. Depuis vendredi, seul le «personnel opérationnel» aurait été autorisé à entrer dans l’installation.
Le journal s’est entretenu avec un employé de la centrale nucléaire. «La situation est terrible, tout le monde a peur des provocations russes annoncées pour demain, rapporte-t-il, le ministère russe de la Défense a annoncé des tirs du côté ukrainien, mais nous comprenons très bien ce qu’il en sera en réalité…» Annoncées pour vendredi, les attaques n’ont pas eu lieu. Les deux camps continuent de s’accuser parmi.
Vladimir Poutine a toutefois accepté vendredi que l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) envoie une mission à la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia.
(Adaptation par Lliana Doudot)